28.12.09

Philosophie de quai de gare

On a rencontré Anais et Juliette.
Deux parisiennes d'une 20aine d'années qui à peine atterries à Bombay ont pris un train couchette direction le Népal: 36h de trajet. 2 nuits, une journée.
3e classe AC (air conditionné: ouf) le couloir sépare un pseudo compartiment de 6 d'un côté et deux sieges couchettes de l'autre: soit 8 places
Vers minuit monte une famille de 14 népalais... qui va donc les accompagner jusqu'au bout du voyage... 16 au lieu de 8!

Anais, sur la couchette du milieu, se souviendra longtemps de la vision de Juliette, couchette du bas, les pieds d'une femme dans la figure, une autre couchée sur des sacs de grains au milieu des banquettes.
Toute une journée passée en leur compagnie. Ce n'est que vers midi que l'un d'eux se met à parler anglais.
Nuit suivante, pour être fair play, elles échangent les couchettes. Et l'un des jeunes hommes de la famille ne semblent pas prêt à bouger de la banquette. IL s'allonge ;à côté d'elle: "It's ok like that? It's ok?" Ben non c'est pas ok, t'es un peu sur ma couchette quand même, mais bon...!
Eh oui, premier train en Inde... on ne connait pas les us et coutumes, on sait que les trains sont bondés donc... et puis comme par hasard, le contrôleur passe une fois ( une seule) et ne dit rien...

Et là je repense au train de Jodhpur à Jaipur où on était 5 dans le compartiment au lieu des 4 prévus. Eh oui! la seconde AC c'est le luxe... d'autant que ce sont les mêmes banquettes qu'en 3e...celles qui accueillent 6 personnes, pardon ... si on compte les deux places latérales, elles peuvent en fait en accueillir jusqu'à 16!

Les moments surréalistes de l'Inde

On cherche une terrasse pour déjeuner.
On entre dans le resto de l'hôtel en leur demandant s'ils ont des tables dehors.
On nous emmène 2 étages plus bas.
On nous installe, nous apporte les boissons commandées. Parfait.
2 serveurs arrivent alors et commencent à enrouler le tapis rouge au pied de la table.
L'un d'eux revient et balaie à l'emplacement du tapis avec cette espèce d'assemblage de roseaux qu'ils utilisent tous: ça soulève beaucoup de poussières!
Ils remettent le tapis rouge en place. C'était vraiment le moment de faire ça!

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On quitte l'appartement de Pondichéry et dans les préparatifs de départ, il nous reste à jeter les restes de notre merveilleuse salade (pas tant que ça mais quand on est en manque!).
A priori, la mission semble simple. Pas tant que ça.
On a bien vu depuis 3 semaines que les ordures terminent directement dans le caniveau où les vaches, porcs, chiens, chats, biquettes en tout genre viennent se régaler... Donc ne soyons pas idiots à tout mettre dans un sac plastique avec les choses non comestibles... Direction la rue.
Casserole dans les mains, me voilà bien ennuyée en constatant que ce caniveau-ci est impeccable... pas de bol!Je m'adresse à la dame de la maison d'en face "Où est-ce que je peux jeter ça?" Elle m'indique une direction puis me rappelle après quelques pas et me montre du doigt deux jeunes femmes.
L'une d'elle habillée d'un sari rose chatoyant et brocardé porte des cailloux sur la tête et fait des aller-retour entre l'étage la rue et une maison à étage. L'autre appelle quelqu'un en riant... me prend la casserole des mains.
Semblant de conversation avec la première.
Un homme, torse nu, drap de madras noué autour de la taille en jupette, sort et fait mine de compter les briques empilées devant la façade de la maison... sans doute pour voir à quoi ressemble l'occidentale en bas.
La casserole me revient quelques minutes plus tard nettoyée.

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A bord du train de Pondichery à Villalapuramm, où nous prendrons le train de nuit pour Rameshwaram, on choisit les deux sieges qui se font face. A côté de nous, deux banquettes de 3 vides.
Dès Pondicherry montent 4 jeunes adolescents. Musique sur le portable à fond. Britney Spears: original...
Les 4 se mettent tous sur la même banquette et nous regardent jouer aux cartes.
Entre les deux wagons, juste à côté des toilettes (pourtant il y aurait d'excellentes raisons de s'en tenir le plus éloigné possible), une petite dame d'une 50aine qui voyage seule.
Les jeunes engagent la conversartion: qui a gagné la partie? C'est quoi le nom de votre jeu? D'où venez vous? Et vous allez où? Pourquoi Rameshwaram? `
On leur propose de jouer avec nous... mais ils préfèrent regarder.
Station suivante, ça monte encore... en masse!
4 nouveaux comparses d'une 50aine cette fois s'installent juste à côté des 4 jeunes: 8 pour 6 places!
Un 9eme vient s'installer entre les deux wagons juste devant la petite dame: qui râle! Il lui bouche la vue! Elle le fait se déplacer contre la porte!

UN 10eme se pointe alors et se met à hauteur de Laure dans le couloir. Regard assassin (toujours aimable quand il y a trop de promiscuité), il se déplace pour se mettre juste derrière l'épaule de Paul.
Regard interrogateur et incrédule: qu'est-ce qui veut? Rien... juste nous regarder jouer aux cartes.
Mais là aussi ça fait râler la petite dame! Finalement elle se mettra juste derrière le siège de Paul,
adossée à la porte d'accès au wagon: elle est aux 1eres loges!

On continue à jouer aux cartes..on s'habitue (presque) à être regardé comme des monstres de foire. Et puis c'est juste de la curiosité, rien de méchant!
Juste inhabituel pour nous. Finalement, on plaint les stars! C'est usant!
A l'approche de la gare, l'un des quinquagénaires nous prévient que nous arrivons à villapuram.
La conversation s'engage: d'où venez-vous? Et vous allez où? Vous allez faire quoi à Rameshwaram? (on va finir par se le demander à force!)
Ils enchainent sur les destinations suivantes, comment allez de Rameshwaram à Madurai, les avantages du train, du bus,
puis pour aller à KanyaKumari...l'océan Indien, la baie de Bengale et l'arabian sea (mer caspienne?), très joli coucher de soleil.
- oui c'est ce qu'on nous a dit...

Un anglais un peu cassé, avec beaucoup de roulés ...comme la tête.. elle n'arrête pas de dodeliner de droite à gauche pendant qu'il parle... c'est à frôler le mal de mer!
Et elle dodeline aussi vite qu'il parle ... on a presque envie de la lui tenir pour ralentir le débit.

Une fois en gare, on prend notre temps... avec les sacs, il faut du temps et puis autant laisser les gens pressés sortir en premier...
Tout le monde est sorti du compartiment, sauf la petite dame entre les deux wagons (tout le monde est pourtant sorti par là!)
" Good bye!"

Paul: "Incroyable! elle nous a kiffé en fait!"
En fait, elle devait être timide car c'est seulement quand Laure est en train d'essayer de faire fuir un veau planté au milieu des rails qu'elle se décide à poser sa question: "Et... vous allez vous?"...

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Dans le train de nuit de Villapuram à Rameshwaram: il arrive avec une grosse demie-heure de retard, c'est correct! 23h...
La porte du wagon est verrouillée, un gars derrière la porte - qui ne travaille pas pour la compagnie! - nous demande si on a réservé... (sinon il n'ouvre pas si on comprend bien)
Tout est éteint, les gens dorment déjà. Le pire.. c'est qu'ils dorment partout!... Sur le sol dans le couloir ... sur nos couchettes aussi!

On a la lampe torche, on réveille les personnes concerées. On accepte de troquer la couchette du bas contre celle du haut... c'est une vieille dame!
on est 13 dans le compartiment... soyons philosophes, heureusement qu'Anaïs et Juliette nous ont raconté leurs aventures (cf "philosophie de quai de gare")
Les couchettes sont dures, pas d'oreillers, pas de drap ou de couvertures... c'est bruyant, à 5h ils sont tous debouts alors qu'on arrive à 8h30.... le train s'arrête toutes les 1/2h et à chaque fois laure se redresse pour vérifier que les sacs sont là... ils dorment tous avec leur valise...mais vraiment nos sacs à dos ne sont pas pratiques sur les couchettes et Paulux avec son 1,81m...dépasse allègrement de la couchette s'il dort avec.

On arrive à l'heure sur la presqu'île de Rameshwaram... ça s'annonce bien à la vue des bateaux de pêcheurs et des petites plages... pas très propres mais bon il y a sûrement un côté de la presqu'île plus clean.
Une fois à la gare, le bureau du tourisme dont les heures d'ouverture sont supposées conincider avec les arrivées de train... est fermé...définitivement!
D'ailleurs celui de la station de bus aussi!
On accoste un rickshaw... pas moyen de négocier ici, c'est une petite île, ils se connaissent tous, il y a une entente (hélas pas illicite) sur les prix! Quelque soit la course, un occidental paye 40 roupies.
On marche... (les têtes de bourriques!)
"Soit disant un petit kilomètre qu'ils disaient..."
On marche depuis 45mn il fait une chaleur moite, on n'a qu'une envie une douche vu que la précédente date de la veille au matin...
PAS UN HÔTEL LIBRE!!
Mais qu'est-ce qu'ils font...?? On croyait qu'ils ne fêtaient pas Noel!
Entre 50 et 70 bus de touristes sur la presqu'île au bas mot....
On les a tous faits.. on a cherché de quoi stocker nos bagages pour la journée histoire de profiter de l'île... on a demandé au stand de bus, ... Rien n'est prévu.
Histoire de ne pas repartir sans avoir au moins vu le temple pour lequel on est là on se relaie auprès des sacs sur un côté de rue (difficile d'appeler ça un trottoir) et on fait la visite à tour de rôle. Oui.... intéressant...

ON repart pour la station de bus afin de regagner Madurai où on espère trouver un hôtel ... on nous annonce 3h30 de bus (dans un vrai bus indien!)... on appelle les hôtels recommandés par le guide histoire de ne pas revivre cet épisode... Après plusieurs coups de fil infructueux, on envisage un changement de plan.. Direction la gare pour prendre un train pour Kanyakumari...
Grand moment dans la file d'attente, on se croit de retour en Chine avec ceux qui n'attendent pas leur tour, ceux qui collent, poussent, s'excitent au comptoir en passant les bras devant vous pour acheter leur ticket... bref!
On dégote un train .. trop vite, on ne nous laisse pas le temps de poser les questions de base... (oui on sait... ça semble ahurissant) on se rend compte que le train part pour Madurai à 17h40 seulement, et on sait qu'on doit changer pour prendre un autre train mais on ne voit toujours pas à quelle heure.. (apparemment le train part de Madurai à 2h ou 3h30 du mat! Mon dieu qu'on aime la SNCF quand on sait ça!)
La fatigue physique, l'épuisement psychologique (on se sent vraiment coincés dans cette presqu'île sans moyen de transport à des prix normaux... c'est sûr on peut toujours prendre une voiture avec chauffeur pour touriste...!) on ne sait vraiment plus quelle solution adopter..
Finalement on fera une croix sur notre billet de train de 98 roupies (dommage qu'on ne l'ait pas laissé à un pauvre dans la rue, il aurait pu se faire rembourser.... pas nous, le guichet était fermé jusque 14h30 et pas question qu'on attende jusque là!) on prend le 1er bus gouvernemental pour Madurai,... on espère juste trouver un hôtel.. au pire ce sera un 4 étoiles!

Ce sera un 3 étoiles en effet à 5000 roupies (environ 80 euros) : rien d'autre de libre et encore c'est leur dernière chambre et la nuit suivante est complète! (et pas par des occidentaux! Quand on sait que le salaire d,un télémarketeur est de 10 000 roupies par mois aujourd'hui, et qu'un poste en vente est de 30 000 on a compris qu'à 5000 la chambre la moins chère il y a quand même des indiens vraiment aisés.
On se prélasse encore au bord de la piscine au moment où l'on écrit ces quelques lignes...la nuit a été si douce, l'eau chaude dans la salle de bain, la clim, un anti moustiques efficace, comme un novotel!
Et le Wifi à 400 roupies la journée (on n'est plus à ça près et quand on a besoin de recharger les batteries... et surtout de booker les nuits suivantes!!!)
On a passé une 15aine d'appels vis skype hier soir pour réserver des hôtels, déjà que l'anglais avec l'accent indien ce n'est pas simple (surtout dans le sud!) mais quand en plus skype est de qualité médiocre, c'est à se pendre. Pour toujours entendre au final : "sorry! Full!"

On essaie de passer quelques coups de fils ce matin pour boucler la suite du séjour... mais avec un vrai téléphone cette fois!
Au préalable on appelle la réception pour savoir combien sont facturés les appels locaux et inter- états.
Réponse au bout du fil : vous voulez une chambre avec ou sans air conditionné?
(qu'est ce qu'il n'a pas compris dans ma question????!!!)
- J'ai déjà une chambre chez vous, je suis dans la 403. Je voudrais passer un coup de fil extérieur. Combien ça coûte?
- chambre 405 ok
- 403!!!!
- 403 ok, on vous rappelle de suite.
On attend encore!

On appelle ... tant pis, on verra bien combien ils nous facturent la communication!
ça sonne occupé dès qu'on fait le 0, des bruits bizarres... bref, on rappelle la réception.
- Ici la chambre 403, quelqu'un devait nous rappeler, on attend encore, on voudrait passer un coup de fil extérieur
- appelez dans deux minutes
On reste perplexes...
On re-compose le numéro...Alleluia! ça marche!


On a une nuit de plus à Madurai grâce à un agent de voyages... c'était complet mais pas pour lui... Allez comprendre!
On devrait prendre un bus demain apres midi pour Kanyakumari.
Et pour le reste on a appelé notre ami indien à la rescousse... parce que là... !

DEMAIN, ÇA MARCHE!

Quelques histoires en vrac pour illustrer une constante dans les réponses:

un hôtel 4 étoiles à Amritsar.
Le service d'étage nous fait savoir de les contacter si on veut internet.
On les appelle évidemment quelques heures plus tard après notre excursion à la frontière pakistanaise.
Branle-bas de combat. Finalement la réponse sera : internet ne marche pas encore dans les chambres.
Mais dans 2 ou 3 jours, on l'aura!"
(Comment te dire que ça nous fait une belle jambe vu qu'on part demain matin!?)
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On recherche une connection internet à Pondicherry
On entre dans un cyber café qui brandit fièrement la pancarte internet...
On n'est pas mécontent de le trouver celui là car entre ceux qui sont fermés, ceux qui n'ont pas de microphone (impossible d'utiliser skype dans ces conditions)... on commençait à se décourager!
Question fatidique avant de crier victoire: "Avez vous un micro, on voudrait utiliser skype?"
Réponse textuelle: "En fait on n'a pas encore internet. Mais dans deux ou 3 jours, ça devrait marcher!"
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Mammallapuram, on entre dans une espèce de cybercafé, Guesthouse, ils ont le wifi.
On est contents de se dire qu'on peut surfer en buvant un verre.
On nous demande ce qu'on veut commander.
"Est-ce que vous auriez un menu, ... qu'on regarde un peu?
- Ils ne sont pas encore prêts, on vient de les faire imprimer. On les aura demain."

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Pondichéry, l'appartement qu'on a trouvé appartient à un groupe dont fait partie le restaurant dans lequel on a réservé la soirée de Noel.
Lorsqu'on fait le point avec les personnes qui nous accueillent dans l'appartement sur les facilités à proximité (internet, machines ATM...) on nous dit que si nous avons un portable, on peut utiliser le Wifi depuis le restaurant.
Le lendemain midi, on passe en repérage pour le soir et on y reste pour manger un morceau léger (on vante leurs salades dans le Rough Guide). On a pensé au pc pour essayer de se mettre un peu à jour...
- Ah non! ça ne marche pas aujourd'hui. Demain ça sera possible.
Ils utilisaient le réseau pour diffuser au patron les bandes video des webcams du restaurant!
C'est sûr que pour assurer le banquet de Noel en Inde, il vaut mieux mettre un coup de pression au personnel pour éviter les râtés...

13.12.09

Les arnaques des Ghats


On vous mène en bateau


5h30, à peine réveillés. C'est à l'aurore qu'il faut faire les Ghats.
On perd un peu de temps à en trouver un à un tarif qui nous semble acceptable. On passe sur les ententes cordiales entre l'hôtel et les rickshaws du coin qui sont le double du tarif officiel... mais bon ici les tarifs officiels ne sont jamais respectés, c'est justement l'objet de notre discussion emmitouflés à l'arrière du rickshaw quand le conducteur nous demande si on prévoit de faire un tour en bateau. Oui / Non!! répond-t-on en même temps. Coup de genou. Non, on pense marcher le long des ghats.
Pas d'autre question.
Juste quelques hochements de tête négatifs de la part de notre conducteur à l'approche des Ghats aux loustics postés en embuscade qui l'interpellent. 3 fois quand même. Ben oui, s'il y a des commissions sur les hôtels, il y en a forcément sur les tours en bateaux!

Question d'orientation :
Il nous dépose à une fourche avec des grands panneaux bleus indiquant les directions des 4 différents ghats.
le principal, celui qu'on prévoit d'aller voir est plutôt sur la droite de la fourche apparemment ... du moins d'après le panneau bleu, c'est dans cette direction qu'on se dirige. Ouh la.... Deux ou trois gus s'empressent de nous montrer un autre panneau comme en ciment avec l'indication du ghat principal sur la gauche...
Réflexe paranoïaque encore de Laurette qui ne voit pas pourquoi on s'empresserait comme ça de nous orienter dans une direction plutôt qu'une autre surtout que les panneaux ne sont pas franchement en harmonie et qui de toute façon aime n'en faire qu'à sa tête: pas question qu'on lui dise où elle doit aller, après quelques mètres dans la direction indiquée par les margoulins de service (on a un peu l'impression de ne pas avoir le choix...) et un début de discussion agrémenté de "tu vois bien que tous les attrapes touristes sont là, c'est encore un truc pour nous pousser à acheter, etc" on traverse l'espèce de square (un grand mot pour l'espace presque vert en question) pour regagner l'autre branche de la fourche, celle initialement visée. On arrive à peu près sans encombre au Ghat.
On revit pour la enième fois le harcèlement des rabatteurs pour bateaux cette fois. "Hello, which country are you from?" "Hé ma'm".
On choisit de maintenir le cap à droite, on marche une heure ou deux. Plus le temps passe, moins on est accostés pour les bateaux mais d'autres prennent la suite avec les coloriages sur le front, les bébés dans les bras, les cartes postales, les teintures, les marchands de soie, les offrandes pour le Gange...

Revenus au point de départ, on se décide à aller explorer la partie de gauche. Ouh la la.... !!! On comprend... impossible de s'arrêter ne serait ce que 3 secondes, on nous saute presque dessus! La seule solution: marcher vite, apparemment ils ont un périmètre! Et quand on voit la fourche de laquelle on a essayé de nous faire arriver, on réalise que c'était plutôt une bonne idée pour s'épargner harcèlement, perte de temps et d'énergie. Peut-être pire ... les mises en gardes sur les pickpockets ne manquent pas!
"Hello Sir! Which country are you from?" - Polska!
Paul répond en polonais... on se dit que ça peut les décourager. Pensez-vous!!!
Un autre "Good morning my friend!"... réponse polie de Paul, début de conversation. Laurette se retourne : le mec tient la main de Paul à la perpendiculaire comme pour lui faire un massage de la paume de main. "No, no, no, game over!" et lui arrache presque des mains un Paulux trop gentil en entendant vaguement au loin quelque chose qui veut dire qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter, pas de problème" Ben non, c'est sûr! Pas de massage, pas de money, pas de problem!


Bon sang de bois!

Un Ghat c'est comme un quai.... des marches qui mènent aux eaux du Ganges dont on dit qu'elles sont sacrées. Et Varanasi est particulièrement connue pour ses Ghats puisque c'est sur ceux-ci qu'on brûle les corps des défunts hindus. Mieux, si vous mourrez à Varanasi, vous allez directement au Nirvana sans passer par la case "Réincarnation".
Après une aube à errer en s'imprégnant de l'atmosphère particulière de cet endroit sacré, des bains dans le Gange pollué (y compris de métaux lourds déversés en amont) nous décidons finalement de nous rendre à l'un des Ghats de crémation.
Pas de photo, nous dit un homme qui se dirige vers nous voyant que je pointe la caméra sans réaliser que nous sommes déjà arrivés à destination. On comprend, on respecte même et remarquant un homme en train de pleurer un défunt, un bûcher en cours de préparation, nous pensons même à nous couvrir d'une pashmina sombre pour camoufler le rouge vif de nos vêtements.
Il nous fait signe de le suivre et nous amène à un autre homme qui travaille là comme volontaire, il commence à nous expliquer le rituel, la religion, les coutumes, les traditions. Nous parle du bois de santal nécessaire pour les odeurs. Nous montre les différents endroits où les corps sont incinérés en fonction de la caste du défunt.Un linge blanc pour couvrir les hommes, rouge pour les femmes. Les corps des Sadhus ne sont pas brûlés mais lestés et jetés directement dans le Gange comme les bébés, les femmes enceintes et les vaches et les cobras, animaux sacrés. Les personnes mortes d'une morsure de cet animal sont considérées au même titre mais posées sur un radeau pour ne pas contaminer le Gange du venin....
Les veuves souvent choisissent (ou l'on choisit pour elles selon les scrupules et la clémence de la famille) de se dépouiller de tout et viennent terminer leurs jours ici dans une extrême pauvreté. Elles se réfugient souvent à l'hospice tout comme des malades et des pauvres, des sans famille. Des gens souvent trop démunis pour financer le bois de santal nécessaire au bûcher.
Beaucoup d'informations dans un bon anglais, on a bien compris à un moment que la donation pour l'hospice était un incontournable pour aider les plus pauvres. On se retrouve en haut d'un bâtiment où l'on reçoit une bénédiction pour nous et nos parents, notre conjoint. Et là évidemment on nous demande quelle est notre participation individuelle pour aider à financer l'achat du bois de santal. Il s'empresse d'ajouter que 10kg de santal (ce qui est nécessaire pour faire brûler un corps) valent 1500 roupies soit le tiers d'un salaire mensuel en moyenne!! Non, non pas moyen, on pensait mettre 100 pour nous deux! C'est ce que donne Paul...surenchère: il faut que chacun mette ... il nous a dit avant... (oui mais on comprend pas toujours tout, si vous voulez,.... On trouve encore 50 dans le fond de nos poches, histoire de donner quelque chose. En sortant, il nous glisse qu'évidemment si on veut lui donner quelque chose à lui pour le temps passé et ses indications,... il a fait de son mieux... c'est sûr et puis ça on s'en doutait....comme en plus c'est assez mérité, les explications étaient détaillées et plutôt claires.... on lui file encore 50. Coût de la plaisanterie; 200 roupies (environ 3 euros). C'est pas énorme pour nous mais en 20mn, c'est un bon rendement horaire!
Dire qu'on n'avait rien demandé!

Nous: 3 - les arnaqueurs indiens: 1
Mince!

Arnaques en vrac:

En vrac, histoire d'illustrer notre quotidien:

Bonbons, caramels, esquimaux, chocolats....

N'acceptez jamais de friandises des inconnus. Ça va! On nous le répète depuis qu'on est petits!
Oui mais c'est malgré tout une recommandation écrite noir sur blanc dans le Rough Guide (et sûrement dans tous les autres!), une recommandation faite par Jaspreet et "10:15", et affichée et placardée dans les gares et dans les trains. Ah oui, quand même! Comme vous dites!
Il semblerait qu'il ne se passe pas un jour sans qu'un voyageur arrive à destination sans ses bagages, le plus souvent retrouvé endormi, drogué ... la constante étant d'avoir accepté: une chips, un bonbon, un biscuit ou quoique ce soit d'autre.
Ben il avait pourtant l'air sympa et inoffensif notre petit voisin de compartiment et il a vidé son packet de chips sans avoir de mal à se réveiller à 5h30 le lendemain matin, mais on a décliné l'invitation à partager.
Et pourtant on a eu vraiment faim!!... 22h de train sans même un wagon restaurant!
Il y a bien des vendeurs ambulants qui sont montés à bord aux 4500 arrêts que notre tortillard a marqués... mais bon!... entre les risques d'empoisonnement volontaires, ...les intoxications alimentaires (parce que -définitivement!- les indiens n'ont pas le même système digestif que nous! )..., qu'au moment où on a compris que ce n'était pas à 13h mais à 17h que l'arrivée de notre train était prévue (dire qu'on se plaint du manque de communication de la SNCF!), il n'y a plus eu de vendeurs ambulants, les gares étaient des gares de villages... je veux dire de vrais villages... avec des maisons comme la maison en paille des 3 petits cochons...........On n'avait pas eu le temps d'acheter le papier toilette non plus! Finalement, ça s'est plutôt bien goupillé!

L'hôtel qui change les prix:
Arrivés à Varanasi, avec 2h de retard (il faut dire qu'avec notre tortillard....). La réservation de notre hôtel ne pouvait pas être confirmée puisque hôtel petit budget. Mais on a le nom et on sait que c'est proche de la gare. En arrivant sur le quai de Varanasi, on se met en quête du bureau de tourisme et de Uma Shankar, le fameux Monsieur qui -si l'on en croit le Rough Guide- semble faire de la protection des touristes contre les escrocs en tout genre une véritable croisade personnelle. Sauf qu'il y a deux bureaux de touristes... et qu'évidemment on acquiert des réflexes de méfiance de plus en plus développés! Mais bon, il passe les tests avec succès! On appelle avec lui l'hôtel où on a une réservation non confirmée (Cherchez pas! C'est un concept indien... on ne peut pas comprendre!) et là le prix n'est plus celui que Gaurav nous a annoncé. On passe de 900 et des pépettes à plus de 1300!

Come on!!!
grrr!!!

Les conseils avisés qu'on s'empresse de ne pas suivre:

On en appelle un autre avec Uma. (Il est gentil Uma, il ne sourit pas, mais il est gentil!)
Ok, c'est pas trop loin (sur la carte, du moins!), le prix nous convient, et lui nous dit que c'est un bon hôtel. Et comme le Rough Guide fait confiance à Uma et que nous, on fait confiance au Rough Guide... On se met en route pour l'hôtel!

Evidemment, il fait nuit.... Pas question de se laisser avoir par la mafia Rickshaw qui attend de pied ferme à la sortie du train, puis de la gare et de la rue de la gare, et encore de la rue qui suit la rue de la gare....

Essayer d'imaginer que vous dites "non, merci" en essayant de rester polis et souriants 4 fois de suite minimum au même gars et que celui-ci soit cloné environ 20 fois à la sortie du train sous forme de rabatteur, environ 80 fois à la sortie de la gare sous forme de chauffeur de rickshaw (cycle, auto...) puis encore 50 fois dans la rue de la gare et encore une 30 aine de fois ensuite.... et puis rajoutez une dizaine au 1/4 d'heure qui s'arrête à votre hauteur pendant que vous marchez..... Sans exagérer du tout, un n'est pas encore fatigué de nous entendre dire "non...merci!" que déjà un autre arrive. Vous dites non, il vous propose un autre prix. Vous dites que vous voulez marcher, il propose une autre destination! Vous assomme de "no problem!" (manquerait plus que ça!) "very nice place!" (Ah c'est sûr elle va être bien puisque c'est nous qui allons la choisir!)
Vous rajoutez sur ce petit début de cocktail pétillant 30mn de marche avec un backpack de 15kg environ sur le dos. (Heureusement que c'est l'hiver parce qu'on est en nage...Dire que certains font ça l'été!)
Chaque fois que vous vous arrêtez pour jeter un coup d'oeil à la carte pour essayer de vérifier si vous êtes sur le bon chemin (on n'en a jamais vraiment la certitude... les noms de rue ne sont marquées que sur les plans des guides, jamais dans les rues des villes!) en essayant de comparer avec les noms d'hôtel, un bureau de poste, un bureau de police, la configuration des rues, des croisements, les pseudos proportions des artères... 5 ou 6 "charmants" personnages sont là pour proposer leur aide ... on se sent comme un pot de miel!

Arrivés à peu près là où nous voulions aller, il faut encore trouver l'hôtel qu'on vient d'appeler.... Ça va être simple ça encore!

Un autre "charmant" jeune homme nous assomme encore d'un "hello! Can I help you?" Réponse presque agacée (on peut vous jurer qu'on fait preuve d'une patience d'ange, pourtant!)
- on a besoin de rien, on n'achète rien, on cherche juste où on est sur le plan!" Il nous montre, ça, c'est cool!... et évidemment ne manque pas d'enchainer sur une super guesthouse qu'il peut nous proposer // On a déjà réservé quelque part, merci! // Où ça? // on va en voir quelques une d'abord, on verra après, merci! (je t'en pose des questions, moi?! )
Et là... passant devant un hôtel plutôt chic, il fait la boulette de nous dire que celui-ci n'est pas bien, c'est un hôtel indien!

Tu sais quoi? C'est justement là qu'on va aller!!!

4000 roupies la nuit (beaucoup trop pour nous Notre budget est de 1000 mais il est classe et après une nuit dans un train.... et puis la perspective de continuer à marcher avec un essaim de "persistent stouts" en traîne avec le sac sur le dos... vraiment non!) on sort une première fois...On nous rattrape mais on est clairs, notre budget est tellement inférieur à leurs tarifs.... finalement le patron qui -depuis le canapé dans le hall d'entrée fait des signes de tête ou de la main à la réceptionniste qui nous a accueillis- hoche la tête sur un 1500 roupies! Youpi!

Laure et Paul: 3 - Arnaqueurs indiens: 0

L'Arti d'Haridwar

Impossible de quitter la gentille famille de Jaspreet et notre week end à la ferme sans assister à l'immanquable à Haridwar, l'ARTI.
C'est une cérémonie quotidienne sur le Gange au crépuscule. Les hindus honorent le Gange en mettant à l'eau des petites coupelles en feuilles séchées remplies de fleurs, d'encens et de bougies allumées.
On a un peu trainé avec Jaspreet et "10:15" (le surnom de son pote toujours en retard) dans les temples qu'on a finalement visités dans la journée... Du coup on risque notre vie une 100aine de fois sur la route mais Jaspreet tient à ce que nous puissions assister à la cérémonie. Nous aussi! Vivants ce serait mieux mais bon... au pire on n'est plus très loin de Varanasi (c'est là qu'il faut être brulés après sa mort!)
On se gare.
10:15 reste dans la voiture... pour surveiller les bagages.... Mouaich! ça donne le ton du truc!
On part juste avec Jaspreet. Il nous achète 2 coupelles de fleurs.
On arrive sur le Ghat, on se fait sauter dessus comme si nous étions des profanes: vous devez enlever vos chaussures! Ah.. ok!
Par ici! Face à la statue... bon
attention sur les marches, ça glisse!
En effet, c'est même vaseux! Super les orteils dans ce truc!

On s'accroupit et le gars commence à annôner des trucs. Laurette se dit que c'est la prière qui accompagne la cérémonie. Elle fait même l'effort de répéter de façon plus qu'approximative l'Hindi qu'elle ne comprend pas.

A un moment quelques mots en anglais: Name?
-Laure? (c'est ça sa question?)
...blablabla...
"How much?
- how much quoi?Jaspreet...?!
-Two hundreds, three hundreds?
- two hundreds what? Jaspreet...? (c'est bien le moment de faire la causette... il ne m'entend pas du coup!)
Le gars répète comme pour ramener mon attention:
- how much? 200? 300?
- 200 what? Je comprends rien à ce que tu racontes!
Jaspreet intervient... il est temps!

On termine l'espèce de cérémonie.... Paulux est en train de mettre son petit radeau à l'eau aussi. Il a dégagé les alentours et fait ça tout seul comme un grand lui!
Au moment de partir, chaussures remises aux pieds, Jaspreet nous fait sortir 10 roupies pour donner au gars qui m'a accompagnée pour la cérémonie.
Visiblement offusqué, l'autre lui parle de 200. Jaspreet reprend les 10 roupies et reprend la route pour clôre la discussion. Là, ça commence à chauffer d'autant qu'ils sont quand même 5 ou 6 à quelques pas. Qu'à cela ne tienne, Jaspreet fonce droit sur celui qui semble être le chef de bande et en Hindi, mais Paulux s'est chargé des sous-titres, lui a tenu à peu près les propos suivants: " C'est quoi ton truc? c'est un peu facile votre combine, vous harponnez les gens, vous parlez dans une langue qu'ils ne comprennent pas et vous mettez la pression en sortant des montants, ils ne savent même pas de quoi il est question. Moi aussi je peux te faire un 200? 300? Je le connais vos trucs... non elle a rien dit... et j'avais dit à ton gars au début qu'on donnerait pas d'argent! (là c'est Jaspreet qui a éclairé la traduction!) "
Bref on s'est barrés sans rien payer! Sur les talons de Jaspreet et franchement, seuls sur la ghat avec les 5 ou 6 gus ... presque pas d'éclairage... on ne sait pas comment on aurait réagi...

On a maintenu le score, mais c'est grâce à Jaspreet!

Arnaque à la carte

*Un petit resto sympa conseillé par le 1er ami de Raj, dans Amritsar.
On a bien mangé c'est vrai, mais c'est cher et surtout on n'y sert pas que de la gastronomie indienne: le serveur en nous apportant l'addition nous chuchote (comme si ce n'était pas déjà assez difficile de le comprendre!) que le service n'est pas inclus.
Tiens? L'Inde fonctionne comme le Canada? Ce truc nous a traumatisé à Montréal au début ("Combien on laisse? Dans quel cas, c'est juste au resto ou les taxis aussi...?") alors pas question pour nous de confondre service et pourboire.
Combien on laisse ? (c'est reparti!) 10%? Sur une addition déjà salée, ça fait un gros montant.... On lui demande? Ben non! En plus on a peu de change comme par hasard.
Référons nous à notre bible, en l'occurence le Rough Guide India (eh non! pas le Lonely Planet!) Rien dans le chapitre restauration sur le service non inclus en Inde... On ne se rappelle pas non plus avoir vu sur la carte une mention relative au service. La note manuscrite dans un joli porte notes en cuir et la présence insistante du serveur commence en plus à nous faire douter... on est en Inde quand même...Lui demander la carte pour vérifier s'il y a une mention sur le service c'est ouvrir potentiellement une discussion qu'on n'a pas envie d'avoir pour ne pas - entre autre- le mettre mal à l'aise en mettant en doute sa parole.
On va commencer par payer la note, évidemment le change qui revient est en coupures trop importantes pour un simple pourboire qui est normalement de l'ordre de 15 à 20 roupies et 100 roupies même si c'est une petite somme en euro (diviser par 70 environ) c'est énorme pour l'Inde et pour notre budget dans ce pays! Et puis on n'est pas des cash machine ni des distributeurs ATM! On décide de la jouer au bluff en constatant en plus que le serveur reste présent avec insistance maintenant et laissons un pourboire de 20 roupies (le prix d'un coca) en se disant que si vraiment c'est le service qui n'est pas compris, on le saura très vite.
Ah il tire la tronche Arthur, ça c'est sûr!
On vérifie la carte à la sortie, pas de mention sur le service.
On a vérifié depuis ... et c'est confirmé.... on a échappé à notre deuxième arnaque!

Nous :2 - les arnaqueurs indiens: 0

Arnaques " A l'attaque!"

Nous sommes depuis moins de 12h sur le sol indien et livrés à nous même (sans l'assistance d'amis d'amis...) depuis une heure....
6h30 ce 2 Decembre, nous nous dirigeons vers la gare où la ferveur populaire est déjà forte pour prendre le train d'Amritsar de 7h20.
A l'entrée du quai, quelqu'un nous arrête comme le couple précédent pour le contrôle des tickets et nous annonce à la vue du nôtre que nous n'avons pas imprimé le ticket mais juste un récapitulatif de voyage. Il nous indique donc d'aller sur le champ faire imprimer le ticket électronique et nous indique où il est possible de le faire gratutiement. (On pose la question!) Il pointe en direction d'un bâtiment en face de la gare. Devant notre hésitation, il se propose même de nous accompagner.
Sacs à dos sur le dos, réveillée du pied gauche (sans eau chaude et après la 1ere nuit qu'on a passé on peut comprendre) Laure ronchonne qu'on va finir par râter le train, qu'il y a un bureau de tourisme juste à côté, qu'il est inutile de sortir de la gare, mais où est-ce qu'il nous emmène et qu'elle n'a pas confiance.
Nous voilà en dehors de la gare au pied d'une agence de voyages ornée d'un immense panneau "Tourist Information". Là, un homme derrière un ordinateur connecté à Internet nous demande notre "billet" et nos passeports afin de procéder à l'impression des vrais tickets. Et là se passe un instant pendant lequel Paul finit par entendre la remarque formulée plus tôt par Laure dans la rue: "c'est quand même bizarre de sortir de la gare et de nous accompagner comme ça!". Assailli par le doute, il jette un oeil sur l'écran et constatant que le gars recommence une réservation depuis le début sur le site de la compagnie ferroviaire, lui demande des explications. Avec un aplomb incroyable qui pour le coup aurait fait flêchir Laurette, on lui répond "Si vous ne me faites pas confiance, vous pouvez sortir tout de suite!". (genre vous vous débrouillerez sans vos billets imprimés. Ni une, ni deux, Paul arrache nos documents des mains du loustic et sort alors que Laure tente de le calmer en se disant que pour le coup on ne va peut-être pas partir sans billet imprimé. "C'est trop tard, à psychoter comme ça tu m'as fais douter, on verra ... je sais pas! Retournons là bas, on verra bien".
On a toujours l'option de l'autre bureau de touriste, celui qui a l'air intégré à la gare... au pire... 6h55, il ne s'agirait pas de louper le train, dire qu'on trouvait qu'ils poussaient un peu les copains indiens en nous conseillant de partir 1h15 avant alors que la gare était à 5mn à pieds....
De retour dans la gare, plus de contrôleur à l'entrée du quai... allez, essayons! En montant à bord du train on n'est toujours pas sereins, notre mail imprimé qui ne ressemble à rien n'aide pas à nous rassurer et puis à 6h30 du mat, une arnaque comme ça alors qu'on est les seuls occidentaux...(enfin on croit).
Le contrôleur a validé notre "mail" sans broncher au moment de la vérification des tickets.
Quelques jours plus tard, nous apprendrons qu'en Inde, il n'y a jamais de contrôleur en gare...
Ah les loustics!! ça commence bien!

On peut être militaire et avoir le sens de l'autodérision...enfin... peut-être!

Personne n'a jamais dit que c'était incompatible... mais c'est quand même suffisamment rare pour être remarqué. Quand en plus, les militaires de deux pays frontaliers en font un jeu, transforme un rituel militaire en spectacle comique.... il faut vraiment le raconter!

Vous pouvez vous rendre de l'Inde au Pakistan par la route. La frontière Indo- Pakistanaise est matérialisée à Attari depuis la Partition en 1947 par deux grands portails de fer (Un côté pakistanais, un côté Indien) qui s'ouvrent et se ferment tous les jours. Et tous les soirs, à la fermeture des portes, se déroule un spectacle de cirque. Celui des Augustes qui crient 'Bonjour les petits nenfants!' Celui des chaussures taille 78 et des grands pas, des cheveux bleus et des nez rouges, des vestes à carreaux et des fleurs en plastique qui vous arrosent. Ça fait surtout rire les enfants.... mais quand les enfants sont trop grands pour continuer à rire des Augustes, ils se rendent par milliers.... vers le nord ouest de l'Inde pour les Indiens... vers le sud est du Pakistan pour les Pakistanais.... à la frontière la plus fun de la planète pour assister au véritable show qu'organisent les gardes frontaliers.
Remplacez les cheveux bleus et les nez rouges par des grosses moustaches et des casques à éventail rouge, les fleurs en plastique par des fusils qui ne tirent pas, les "bonjour les petits nenfants" par une espèce de long cri qui a pour but de durer plus longtemps que celui du voisin....oubliez les pointures 78 mais imaginez des pas encore plus grands, avec le pied encore plus haut... plus haut que ça... non, non vraiment plus haut!...voilà!!! ...Ah oui, c'est ridicule! ...Si, si ils font vraiment ça!!! Et ils prennent des poses même! Façon Rambo! devant les gardes frontaliers de la partie adverse.


On a pris ça pour de l'auto-dérision et on a adoré... mais avec un peu plus de connaissance de l'histoire du pays, on sait l'antipathie qui règne entre les deux pays et cette mini guerre quotidienne est hélas bien à prendre au 1er degré

4.12.09

Bienvenue chez les Sikhs

Notre voyage indien démarre avec Amritsar, connu pour son magnifique Golden Temple, abri du livre sacré de la religion Sikh.
Les nombreuses photos que vous avez déjà vues de ce temple ne sont pas truquées. La lumière, la douceur de ce lieu sont tout ce qu'il y a de plus réel et nous avons eu l'impression de nous promener au milieu d'un livre d'images durant cette ballade.
Ce que nous avons appris des Sikhs (car il faut le reconnaître, avant d'en rencontrer, on ne connaissait rien de cette religion)
Oui... vous avez raison.. commençons par ça: c'est une religion. L'une des religions majeures de l'Inde puisque - c'est l'une des spécificités de ce pays- l'Inde compte plusieurs religions principales: bouddhistes, chrétiens, musulmans, jains, sikhs, hindus cohabitent et se côtoient -apparemment- sans problème. Chose parfaitement surprenante quand on sait -ou qu'on apprend comme nous- que les Sikhs et les musulmans se sont livrés des guerres sans merci. En témoignent les peintures du musée de la religion Sikh, attenant au Golden Temple, dans lequel il est interdit de prendre des photos. C'est vrai dans bon nombre de musées pour différentes raisons, mais dans celui-ci, on se demande s'il n'y en a pas une supplémentaire : les peintures représentent des scènes historiques d'une telle violence, d'une telle barbarie que l'entrée devrait en être interdite aux enfants. De scènes de torture comme cet homme coupé à la scie depuis le haut du crâne jusqu'au bas du tronc par deux 'bûcherons' musulmans aux corps de bébé découpés en pièces et mis en collier ensanglanté autour du cou de leurs mères respectives.
Ou encore ce tableau représentant deux jeunes garçons qui se tiennent debout côte à côte autour desquels on construit un mur pour les emmurer vivants pendant que l'on continue d'essayer de les convertir à l'Islam.L'histoire des Sikhs est jalonnée d'épisodes historiques tels que ces deux fils du dernier Guru.
Mais encore au siècle dernier (1919), sous l'occupation britannique, un rassemblement pacifique instigué par Gandhi en protestation par rapport à des décrets considérés comme abusifs et en faveur de l'indépendance de l'Inde se sont terminés dans un bain de sang, les troupes britanniques tirant sans sommation sur la foule rassemblée dans une cour dont le seul moyen de sortir est une ruelle étroite. 2000 hommes furent retrouvés morts, certains tués d'une balle dans le dos alors qu'ils cherchaient à escalader le mur d'enceinte, d'autres (plus d'une centaine) noyés après s'être jeté dans le puits pour échapper à la fusillade. Le scandale international que provoqua cet acte de barbarie incompréhensible précipita l'Indépendance de l'Inde.
Heureusement nous avons appris des choses beaucoup plus gaies de la part des Sikhs : c'est une religion ouverte et dans le Golden Temple, tout le monde est accueilli sans distinction. L'entrée n'en est pas interdite comme le temple Hindou du Népal interdit aux non hindous. Pas de tarif préférentiel ou discriminant selon votre origine. Et vous entrez dans l'enceinte de ce temple jour et nuit. L'architecture elle-même veut dans sa symbolique marquer l'ouverture aux 4 religions majeures reconnues par les Siks (il y en a quand même pour lesquelles ils n'ont pas de considération donc) et aux femmes(ouf!).
Dans l'enceinte de ce magnifique endroit où les pelouses sont ouvertes à tous ceux qui veulent se poser et profiter d'un instant de calme, une drôle de cantine.
24h sur 24h sert à tout un chacun, quelque soit sa couleur de peau, caste, religion, ... un plat simple mais gratuit, dans le plus pur esprit de la religion Sikh: supprimer les clivages et la notion de caste. Un principe d'égalité très fort.
Vous pouvez ne pas être religieux en entrant dans ce temple... et si vous nous lisez, il y a même de sacrées chances que vous ne soyiez pas Sikh... mais bon sang vous êtes obligatoirement troublés par l'atmosphère de cet endroit. La lumière et la couleur particulière de l'eau qui entoure le temple d'or, ces hommes qui se déshabillent pour s'immerger dans l'eau sacrée, la musique et les chants psalmodiés toute la journée autour du Livre Saint et répercutés dans l'enceinte du temple, c'est impressionnant mais sans cette sensation lourde de sainteté, sans se sentir tout petit.... en se sentant juste bienvenu avec simplicité dans un lieu somptueux.

Nous apprenons aussi qu'il existe deux façons de porter le turban, une pour les enfants et l'autre pour les hommes de plus 18 ou 21 ans... (notre jeune interlocuteur de 17 ans nous a donné les deux réponses ... on vous laisse faire le tri!) et que certains prient en chantant pendant environ 30 mn vers 18h (un papi assis derrière nous dans le bus qui nous mène à Chandighar). Ils sont très enclins à communiquer, ils sourient (je vous jure qu'après un mois en Chine, c'est une chose simple qu'on apprécie!) posent plein de questions... certaines teintées de préjugés...comme de savoir si nous sommes mariés....ça fera peut-être l'objet d'un mini article .... eux aussi veulent prendre des photos.... notre guide de la journée le pauvre a été harcelé pour cette raison....on essaie de se prêter au jeu, ça fait partie de l'échange....L'Hinglish est particulier et l'accent n'aide pas la compréhension mais l'avantage comparativement à la Chine c'est que beaucoup d'Indiens parlent l'anglais ... au moins quelques mots! Et notre jeune Punjabi de 17ans en sait assez pour nous apprendre en retour quelques mots d'Hindi!
Atta!!! (Bien!)

Incredible India... mais qu'est-ce qui est incroyable?

Nous avons posé le pied sur le sol indien il y a douze heures. Et nous avons une pensée particulière pour l'homme à la perruche, Jérôme, notre référence occidentale de l'Inde à Montréal. Celui qui nous a mis l'eau à la bouche en nous parlant de ce pays, celui qui nous a mis en garde aussi contre les arnaques. Ou plutôt devrais-je dire, nous a rassuré d'emblée en précisant que "de toute façon" on se ferait arnaquer!
Nous avons pourtant bien commencé!
Arrivés à l'aéroport de Delhi, notre Rough Guide en poche avec l'encadré sur les arnaques des taxis et touk touks mémorisé, nous nous dirigeons vers le comptoir des taxis prépayés. C'est la police qui vend le ticket, vous payez en fonction de la destination, du nombre de bagages, de l'heure... "Correct!" comme disent les Québécois!
(Hé!!!... on nous l'a fait pas!!!) On sort de l'aéroport et on se fait harponner par un "Hey, Paul!?"
...
"Comment il sait? C'est marqué où?"
Asheesh, un bon ami d'un ami est venu nous chercher à l'aéroport! Wow... ! L'avion a atterri à 16h30, il attend depuis 45 mn, il y a 2h de route jusqu'à notre hôtel qui est déjà réservé...ça nous rappelle Som à notre arrivée en Thaïlande!
Les plans évoluent au fur et à mesure que le taxi entre dans Delhi... nous passons finalement la soirée avec une bande d'une 10aine d'Indiens entre 25 et 30 ans qui fêtent l'anniversaire du frêre d'Asheesh. Quelques bières, quelques trucs épicés et quelques histoires plus tard, nous voici à les observer discuter, parlementer avec le réceptionniste de l'hôtel. Les négociations ont certainement commencé dans la voiture puisque nous avons capté quelques mots faisant référence à des réservations au nom de Mr PAUL!
On ne saura jamais ce qui s'est passé... c'est éludé d'un geste évasif et d'une phrase souriante accompagnée d'un dodelinement de tête! (Très indien le dodelinement... rien que le mot en lui-même ressemble aux sonorités de la langue... "dinguelinngdinngdilinng")

La chambre d'hôtel est somptueuse comparée à ce que nous choisissons depuis 2 mois. Et même si Laure ne démord pas d'avoir vu un rat remonter de l'escalier pour se cacher derrière le comptoir du réceptionniste, nous sommes ravis d'avoir une chambre d'hôtel qui ressemble à une chambre d'hôtel, une salle de bain qui ressemble à une salle de bains, un écran plat et un matelas moelleux.
À mesure des découvertes le fou rire nous gagne!
Le drap bordé qui recouvre la couverture n'est pas du tout sous la couverture...il est juste plié pour donner l'impression d'être rabattu sur la couverture. Qu'à cela ne tienne, faisons le lit! ...C'est un drap d'une personne,...en l'utilisant en travers il nous couvre à peine des pieds à la taille!
Bonne nouvelle! Ce sont des toilettes à l'occidentale et il y a pléthore de papier pour une fois! (Heureusement car depuis que nous avons posé le pied en Inde, Laure a une tourista carabinée. Sûrement le super resto italien de la veille au soir à Kathmandu... Finalement le générateur de secours ne devait servir que pour éclairer le restaurant, pas pour garantir le fonctionnement du réfrigérateur de la cuisine...! On va se tenir au régime végétarien finalement!)
Des spots encastrés font le tour du plafond... 8 spots: 8 interrupteurs! Sans compter les éclairages indirects supplémentaires, l'interrupteur de la tv, la sonnette de la chambre qui réveille le couloir entier....(on a testé!)
Laure pense à recharger les batteries de l'ordinateur et de l'appareil photo. La prise semble prévue pour les fiches canadiennes (plates) comme pour les fiches françaises (rondes) mais une mini étincelle dissuade d'aller plus loin. Par précaution, le câble d'alimentation est débranché de l'ordinateur avant d'être rebranché via un adaptateur cette fois. Ksssjjjjsssjjj! Grosse étincelle et paf!!! tout disjoncte! Il ne manque plus que la fumée pour que la planche BD soit parfaite! Remarquez... dans le noir.. on ne sait pas! Peut-être qu'il y avait!
L'un aux toilettes, l'autre en tenue légère.... impossible de trouver la lampe frontale qui -comme tout le reste dans ces sacs- n'est jamais au bon endroit au bon moment!
On ouvre la porte pour vérifier que ce n'est pas tout l'hôtel qu'on a failli faire crâmer! Surprise un gars est sur le palier et s'empresse de nous demander ce qu'il nous faut. Il nous demande 5 minutes pour rétablir le courant... on va éviter de rebrancher quoique ce soit ce soir, avec 5h de sommeil potentielles, on n'a pas le luxe de re-tenter l'expérience. C'est sur un vrai fou rire, extrapolant sur une éventuelle caution de notre ami Avinash perdue dans un incendie et nos explications incroyables mais vraies, que nous nous endormons.
Le lendemain matin, le téléphone sonne deux fois: 5h35 et 5h45.... De toute façon nous étions réveillés depuis longtemps par les bruits dans le couloir.
Le gars est toujours sur le palier, doublé d'un second. Ils ont sûrement passé la nuit là! La fatigue peut-être, ils mettront plus de temps à nous trouver un nouveau rouleau de papier qu'à remettre le courant la veille au soir.
Nous n'aurons pas d'eau chaude dans notre superbe salle de bains.
Qu'à cela ne tienne, il est déjà l'heure de nous diriger vers la gare. Nous sommes livrés à nous mêmes depuis 1h véritablement... et notre première arnaque pointe le bout de son nez.
Ouvrons un volume dédié aux "Arnaques en vrac" et commençons de suite avec le chapitre 1...

Par la fenêtre du train...

En voyageant dans un train indien, vous pouvez choisir de regarder les paysages qui s'offrent à vous ou de focaliser sur la saleté de l'appui de fenêtre, des rideaux, du porte-bagages... Voyager, c'est regarder par la fenêtre tout le temps, même si parfois votre attention se porte sur des détails.

Les paysages sont souvent magnifiques et le plus souvent nos photos essaient de vous les faire partager. Parlons de ce qu'elles ne montrent pas.

"Sur quoi jugez-vous que le pays est pauvre? nous demandait hier soir un des Indiens qui nous a chaleureusement accueillis. - Au nombre de mendiants?"

Bonne question si l'on prend le temps d'y réfléchir... la notion de pauvreté comme celle de richesse est très relative finalement. Et certaines évidences sont parfois difficiles à expliquer. Arriver en Inde -dont on attend tout et n'importe quoi au sujet de la pauvreté tant elle est réputée pour ses bidonvilles- aide toutefois à mettre en perspective certains aspects de ce qu'est vraiment un pays pauvre.
7 jours dans la capitale du Népal, quelques heures dans la capitale de l'Inde.Si la pauvreté en Inde n'est hélas pas qu'un mythe, certaines évidences crèvent toutefois le coeur quant à la pauvreté du Népal dont on n'entend jamais parler. Et croyez le ou non mais l'Inde fait figure de nantie à côté de ce pays. Elle finance d'ailleurs des projets de reconstruction du Népal....

Des enfants qui courent pieds nus, des portes de maisons ouvertes sur des feux de bois à même le sol, des ordures partout dans la rue, des estropiés, des gens qui réclament de l'argent pour manger, des habits sales, troués, trop petits... oui... et puis? On connaît, on sait ce que c'est que la pauvreté. En France aussi on a nos mendiants!

Ce qu'on n'a pas c'est l'équivalent de 600€ de dédommagements pour une personne tuée sur la route lorsque le risque que ça arrive est certainement 50 000 fois supérieur à celui de notre pays.
Ce que l'on n'a pas ce sont des écoliers considérés comme aisés parce qu'ils vont dans des écoles privées, tellement privées que les parents paient même le formulaire d'inscription, qui portent aux pieds des chaussures 3 ou 4 pointures trop grandes pour eux et dans leurs bras des livres dont on n'oserait à peine les feuilleter de peur de les voir s'émietter entre nos doigts.
Ce que l'on n'a pas ce sont des routes qui ressemblent à des pistes au coeur même de la capitale et des véhicules rouillés, troués, trop petits...eux aussi, soudés et resoudés, rafistolés, réparés à l'aide de pièces que nous n'achèterions même pas dans une casse automobile! Chaque kilomètre que font ces cercueils roulants sans tuer 10 personnes relève du miracle. J'ai assisté à la réparation de plaquettes de frein... J'éclairais les mains du mécanicien avec la lampe frontale pendant la réparation de notre pick-up entre la frontière chinoise et Kathmandu... j'ai vu la roue démontée, les "nouvelles" plaquettes de frein, le serrage de boulons...
Ce que l'on n'a pas, c'est des enfants, des vieillards, des jeunes hommes fringants (plus pour longtemps!) accrochés sans peur ou rompus par l'habitude à l'arrière de ces véhicules, sur le toit, sur les côtés sans aucune protection. Percuter l'arrière d'un minibus revient à briser les jambes d'un adolescent!
Ce que l'on n'a pas c'est des coupures de courant quotidiennes de 2h à 3h pour pourvoir aux besoins du géant Indien qui achète l'électricité, au détriment de la chaîne du froid, des problèmes de santé, de la pollition additionnelle créée par les générateurs de secours qui fonctionnent au pétrole.
Ce que l'on n'a pas, c'est un aéroport qui enregistre les passagers à la main sur un cahier, un taux d'illettrés de 50%, à chaque coin de rue des quintes de toux qui font frémir tant on a l'impression que les bronches vont saigner à s'efforcer d'expulser l'air empoisonné, un taux à desespérer d'estropiés, de sous-alimentés, de gens qui ont perdu la vue ...peut-être à force de souder et resouder sans protection.
Ce que l'on n'a pas c'est des gens assis à même le sol au bord de la route occupé à casser des cailloux en cailloux plus petits pour la construction de la nouvelle autoroute, des ouvriers qui ont les mains directement dans le béton au bout de leur pelle pour ..le trier ...ou le tasser... ou dieu sait quoi d'autre...
Ce que l'on n'a pas, ce que l'on a plus, ce sont les préoccupations basiques qui consistent non pas à savoir ce que l'on va manger, mais si on va manger. Pas si on se lave avec de l'eau chaude mais si on a de l'eau. Pas si notre boulot est épanouissant, ni même si on gagne de l'argent... pas même de savoir si on va en trouver un... juste de savoir tout ce qu'on peut faire pour gagner quelques roupies,comme porter à dos d'homme des colis de deux bidons d'eau (ceux des fontaines dans nos bureaux dont on a tant de mal à trouver de galants volontaires pour juste changer le bidon vide!) même s'il faut se rendre en haut du temple des singes que les touristes grimpent en 3 pauses tellement c'est haut!
Ce que l'on n'a pas c'est -il y a encore quelques années à peine- des coups d'Etat accompagnés de leur cortège de victimes dont personne n'entendra parler parce que finalement..... qui s'intéresse au Népal? On est bien trop préoccupé par les Chinois, les Indiens et les Tibétains...
C'est facile de le mentionner... surtout quand les paysages défilent si vite et que les misères, les poussières, les détails comme le Népal, laissent place à de nouvelles merveilles à travers la fenêtre du train.

Experience a congestion free network...

(Faites l'expérience d'un réseau sans bouchon)


C'est le message publicitaire d'un opérateur de téléphonie mobile népalais le long des routes... et l'on comprend pourquoi lorsqu'on a expérimenté le trafic routier.
13 km séparent Kathmandu de Bakhtapur. 13km signifient 1h en taxi en heure creuse et 2h en bus express en heure de pointe.
Une autoroute est en construction 2 fois 4 voies m'annonce fièrement le chauffeur. Forcément, il endure une route digne des pistes tibétaines.
Et pourtant on ne peut s'empêcher de penser, sans tomber dans de sombres spéculations, qu'ils accrochent ainsi la corde pour se pendre.
La pashmina autour du nez, j'ai encore l'impression sans exagération de prendre mes inspirations à proximité d'un pot d'échappement!
Nombre d'entre eux portent des masques et ce n'est certes pas pour la Swine flu.

Symphonie de klaxons dont les sons vont du "pouic-pouic" pour chien aux plus élaborés des sons des jeux électroniques PlaySchool. Il doit être possible de s'y habituer vu que c'est discontinu de 5h30 du matin à 23h30 le soir... Toujours plus éclectique que l'incontournable psalmodie pseudo trantrique au détour de chaque boutique de musique du quartier. Le même morceau partout en la ville...., ......peut-être au Népal même vu qu'on l'a eue aussi à Bakthapur.

Plus éclectique et plus sonore! On a cru perdre l'ouïe plus d'une fois en traversant!
Ils ne regardent pas les rétros, ils ne regardent pas la route... en fait, ils pourraient même conduire les yeux bandés: ils conduisent au son!
On se jure de revenir un jour à Kathmandu avec une corne de brume pour signaler notre présence de piéton: pas de raison! Oeil pour oeil, tympan pour tympan!

En regardant vivre les Népalais à travers la fenêtre du taxi, on se dit que la santé publique ne semble pas au coeur des préoccupations du gourvernement. Les ordures ne sont pas prises en charge, certains véhicules de transport en commun ont tellement été rafistolés qu'ils finissent par donner l'impression d'être en papier mâché. Certains sont sur le toit, d'autres ne sont accrochés que par un bras et un bout de pied... D'ailleurs les portes des bus restent ouvertes.. Quelques uns ont tout le torse qui sort de la fenêtre, comme pour pouvoir mieux respirer...

Le nuage de pollution sur Kathmandu masque la couronne des Annapurnas.

"Toyota, a touch of happiness" affiche un triste panneau noirci de gaz d'échappement sur le bord de la route.
Je songe non sans une pointe d'ironie et d'amertume que cela ferait une parfaite image de fin pour un film de science-fiction des années 80.

29.11.09

On a retrouvé le vrai but de Henry

A Chiang Mai, on a participé a un ride en éléphant dans la jungle thailandaise.
Toucher cette peau qui semble si vieille est un moment assez étonnant!!!!
Malgré le côté un peu cirque de l'endroit, nous retiendrons la ballade a 2 sur le dos de Dumbo.

26.11.09

Dans la jungle de Hong Kong

Deux pas / 100 personnes autour de vous / 22h / 25 degrés / vous passez devant une vitrine de magasin / bouffée d'air froid climatisé/ coup de klaxon qui vous fait sursauter / vous heurtez un vendeur de rue / vous vous excusez en esquivant un minibus meurtrier / 150 personnes de plus / sûrement plus / si peu d'espace / le nez et la gorge se serrent d'un parfum de champignons et d'égouts mélangés / ou de trucs séchés / pont piéton dans 1500m / pourtant c'est juste en face.../ des brochettes / miam / un chat posé sur une pile de paquets de papier toilette semble en faire la promotion du moelleux / des vendeurs de jeux vidéos à la sauvette / 20 échoppes de téléphones/ quelle concurrence! / au détour du prochain croisement, on ne trouvera que des boutiques d'ordinateurs / marché de nuit / des couleurs qui ne se marient pas / qui chatoient / du rose à volonté / des piles de boites de thé / des calamars séchés / restos de rue / une 50aine de tables pliantes / la Tsing Tao à 10 Yuan / des tortues, des poissons vivants dans les bacs / les cigales de mer / "watches! watches! Rollex" / des vêtements / une jeune fille se regarde dans le miroir / une autre regarde Friends sur son téléphone / "Cheap tailor!" / panneaux lumineux géants / les 1 milliards 300 millions de Chinois doivent être là / coup de froid de la boutique suivante / nouvelle agonie de klaxon et les bips du petit bonhomme vert résonnent....



Inutile de chercher un refuge de solitude au Victoria Peak mais la vue du haut du sommet et la traversée de la Baie de Hong Kong de nuit sont magnifiques.

18.10.09

Dans la jungle de Bangkok

Inscrite au livre Guiness des records pour le nom de lieu le plus long au monde, Som nous l'avait dit en Thailandais lors de notre arrivée et nous le traduisons pour vous!!:
Ville des anges, grande ville, résidence du Bouddha d'émeraude, ville imprenable du dieu Indra, grande capitale du monde ciselée de neuf pierres précieuses, ville heureuse, généreuse dans l'énorme Palais Royal pareil à la demeure céleste, règne du dieu réincarné, ville dédiée à Indra et construite par Vishnukarn
(ça ne va pas être facile à replacer dans une conversation... déjà il faut réussir à s'en souvenir! Nous concernant, on considère que c'est fait!)

Avec 65 millions d'habitants recensés sur 1500km et à peu près autant de touristes autant qu'on puisse en juger en arpentant les rues... ça grouille de monde! (Mais finalement, maintenant qu'on est à Hong Kong...!)
Après la chute d'Ayuttaya tombée aux mains des Birmans fin 18e siècle, Bangkok est considérée comme la capitale de la Thailande avec la construction du Grand Palais peu de temps après.
Et pour cette 2eme journée passée à Bangkok, on aimerait voir autre chose que le bureau des visas: le Grand Palais, c'est parfait!

L'occasion de vous narrer notre première arnaque. Propre et bien organisée, il faut l'admettre! On vous raconte:
Règle numéro 1: quand on se fait aborder et qu'on a rien sollicité, considérer que c'est un mauvais plan! On se l'est dit et répété 100 fois Paul et moi depuis notre arrivée, et pourtant...
Les sacs sont en consignes à la gare, et à peine sortis, on résiste (deux fois en 5mn) à ce qu'on a finit par appeler la "TAT Connection" (TAT = Tourism Authority of Thailand).
1- Une petite mamie avec un immense chapeau genre Jeanne Moreau (allez savoir où on trouve une telle ressemblance!!) qui n'insiste pas.
2- puis un quadragénaire qui nous voyant le nez dans la carte nous propose de nous venir en aide. Evidemment le tuyau consiste à prendre un tuk tuk puis un long trail boat qui fait un tour d'une heure pour rejoindre ensuite le Grand Palais.
Nous on veut voir le marché flottant d'abord. Oui mais c'est fini à 9h du mat selon lui. IL faut lui faire confiance et faire comme il dit! Oui, oui... mais nous c'est pas comme ça qu'on veut faire. Promis, la prochaine fois qu'on vient à Bangkok on prendra le long trail boat, mais pour maintenant... on préfère marcher jusqu'au ferry pour aller au grand palais!
Ça l'agace notre bonhomme! On ne lui fait pas confiance, il est vexé!


On reprend notre chemin et là, on tombe sur un catalan (Barcelonais) qui entame la conversation: Et d'où on vient, et où on va...ah l'Inde...! c'est magnifique! Attention aux moustiques là-bas! Le marché flottant? Quelle bonne idée! Mais non, il n'est pas fermé, il en vient tout juste! Il loge au Sheraton où ils ont essayé de lui coller une formule hors de prix, mais lui a pris le long trail boat, 30 euros pour une heure de ballade et qui conduit directement au marché flottant. Très simple pour y aller, le plus rapide le tuk tuk! Justement il y en a un derrière nous (on vous la fait en raccourci!) il se trouve qu'il parle quelques mots de thai justement! Le chauffeur parle un peu anglais, vous avez de la chance! Combien la course? 50 bahts,...
Et allez hop il nous colle dans le tuk tuk en direction du long trail boat et on le remercie en plus comme deux bons couillons de touristes qui viennent de se faire avoir sans rien remarquer... !
Raconté comme ça ... ça semble évident! Dans le contexte, avec la fatigue, la vitesse et l'habileté avec laquelle notre occidental nous fait ça... on pourrait même se demander si on n'est pas paranos...


A bord du tuk tuk qui blinde comme un malade (plus impressionnant encore quand il y a beaucoup de traffic, mais là on est trop flippés pour penser à filmer!)



Arrivés à l'embarcadère, le chauffeur essaie de nous faire le coup de "ah non c'était 50 par personne" ... "c'est ça, t'as raison!"
Et au moment de payer le long trail boat, la pièce commence à tomber: 1500 bahts!!! C'est une fortune! On a fait Bangkok - Koh tao en train à 2 pour ce prix!!!
bref,... restons zens... un charmant papi conduit le bateau, très souriant. Il ralentit dès qu'on sort l'appareil pour nous permettre de prendre la photo (il veut gagner son pourboire lui!).
Pour photographier quoi au juste...? 1h qui se transforme en 40 mn de bidonvilles sur pilotis! Top, non?!
Arrêt impromptu où on essaie de nous vendre de la brioche pour 10 bht, non merci... on n'a pas faim! Le capitaine du bateau en prend 2 et nous en donne un (Enfoiré! Il va nous faire culpabiliser!) et commence à donner à manger ....aux poissons!
Mouaich,.. mais nous on a déjà fait le barrage de Kaeng Koi, alors pour nous impressionner, il en faut plus! Même si les poissons chats ont l'air bien gras!
D'ailleurs les habitants pêchent! La boucle est bouclée: le touriste paie 1500 bahts, ce qui paye grassement le capitaine, son chef et sous-chef et les habitants qui nous font des coucous et nourrit en plus les poissons qui nourrissent les habitants du bidonville ! Intelligent! Ils ne font pas que pêcher d'ailleurs, on en verra se baigner, d'autres verser des seaux de trucs noirs bizarres... on ne tient pas savoir ce que c'est...!
Ah oui!? le marché flottant nous direz-vous?! Ben non il n'est pas fermé! On va y avoir droit : une barquette avec une petite mamie qui vend des éventails, des colliers, des colifichets, des cocas.... 200 bhts l'éventail... on repart en l'ayant à 100, on a bien dû se faire avoir d'environ 80 bahts encore! Tu parles d'un marché flottant...!

Le grand palais se dessine à l'horizon.... Ouf... mais non! ce n'est pas terminé; droit de landing (accostage) 20 bahts! Ben voyons donc!!!
on pousserait bien un soupir de soulagement en sortant du bateau mais on sait qu'à l'entrée du grand Palais le sketch recommence...
Pas mal non plus: On nous annonce que c'est fermé ce matin, entrée réservée aux thais pour une prière et qu'on a le temps de prendre un tuk tuk pour aller à tel temple.... (Heureusement que le TAT et ses bons plans sont là pour sauver notre matinée!) Oui merci, mais non... merci... on va marcher!
Heureusement! ....Car le grand palais était ouvert!
(Keep cool, surtout, keep cool!)

1/2 journée dans le grand palais qui est magnifique et dont il est impossible de rendre compte par quelques clichés...
Un petit bout de l'athmosphère ce jour là grâce au vent:




Objectif pour les prochains jours: récupérer les 1500 bahts d'arnaque comme on peut!
On passe au travers des pseudos guides et des vendeurs de tours de bateau et on revient à la gare par le ferry (18 bahts pour deux!) et un paysage plus agréable que notre bidonville!
On commence par une soupe sur le marché et repas frugal le soir à la gare... on a sûrement économisé 200 bahts non?

Un nouveau train de nuit: départ 19h30, arrivée PRÉVUE 9h du matin. Chiang Mai et ses éléphants nous attendent...

17.10.09

La Thailande des îles

Après un trajet pratiquement aussi long que Montréal - Bangkok, nous arrivons sur Koh Tao. Koh = île et Tao = tortue (ah?! C'est pour ça qu'on a mis tant de temps à arriver jusqu'ici peut-être?!) On retiendra de ce voyage les arrêts de bus dans des pièges à touristes (un arrêt pour manger avec des prix prohibitifs et des thailandais pas du tout cordiaux comme ceux rencontrés jusqu'alors. Nos "Sawatdee Kaa/Krap" ne rencontrent que des visages fermés.

Harponnés dès le bateau par des promoteurs des écoles/ hôtels de plongée, on finit par perdre notre latin avec des prix annoncés moins chers que celui recommandé par notre ami Mika. On décide de ne pas se précipiter et de voir sur place en profitant néanmoins du transport de l'un d'eux: on prévient, on en regardera plusieurs avant de faire un choix! A l'arrière d'un pick up où on nous entasse comme du bétail, on prend la route (cheveux et sacs au vent, nids de poule d'autruche, virages... youuuuu!).

Et commence pour nous la recherche d'un toit.... 6 allers-retours sur le sable chargés de nos sacs à dos plus tard, nous trouvons enfin notre bonheur : le Carabao. C'est avec un instructeur français qu'on passera notre 1er niveau de plongée en compagnie de deux compatriotes très sympas de nos âges (à peu près! La rédaction s'autorise quelques largesses!!).

Des eaux turquoises/ émeraude, un ciel plutôt grisou, des coraux et des poissons magnifiques, des îlets et des lagunes... wow!
Avant le snorkeling dans le jardin japonais, on opte pour une petite promenade de santé sur des passerelles de bois dans un état peu recommandables (il fallait nous dire que des épreuves de Koh Lanta se déroulaient ici!) parsemée de bestioles diverses et de serpents bien verts!
Entre la chaleur et les émotions, le plongeon est plus que bienvenue!


Six plongées plus tard, des échanges de détendeurs 15m sous l'eau (un bisou aussi!), nous sommes officiellement aptes à plonger jusqu'à 18m.
Cette fois nous évitons le bus et partons par le train. Petite Halte à Chumphon dont nous retiendrons un marché très sympa où nous avons dîné pour pas cher... Tout allait très bien jusqu'à ça:


Nous devenons plus observateurs et un peu plus blasés. Nous rions franchement d'une boite à pourboires au Comptoir Dunkin Donut de la gare de Bangkok où un cafard perché sur un billet de 20bahts semble attendre que tombe la prochaine pièce!
La suite bientôt...

8.10.09

Ayuttaya

Depuis la pêche miraculeuse: des massages, une vente sur un marché de nuit, des échanges gastronomiques, une rencontre avec un moine bouddhiste, la visite d'Ayuttaya et l'arrivée à Koh Tao...
Les massages : on a juste réalisé que certaines parties de notre corps n'avaient pas été massées depuis 30 ans!
Notre amie Som, non contente de travailler tous les matins et midis dans son propre restaurant fait en plus 2 marchés par semaine où elle vend des vêtements de 2nde main achetés par sa soeur. Le début de mois avec sa paye toute fraîche + la présence de deux visages occidentaux (inhabituel dans ce village) a boosté les ventes! Notre vocabulaire s'est enrichi d'un "très joli" et "trop cher!" (toujours utile...).
Pour clôturer la soirée, un petit poulet forestière, histoire de faire partager aussi la gastronomie française! Mouaich!... Pas convaincues nos amies thailandaises: pas assez épicé pour la grand-mère! Et au petit déjeuner du lendemain où nous avions proposé de faire des oeufs brouillés, nous n'avons trouvé que des déserteurs! La grand-mère avait un prétexte tout trouvé avec le Big Buddha Day: elle allait prier toute la matinée dans un temple où nous l'avons rejointe. Une espèce de chant psalmodié par les 5 moines présents nous enveloppe dès notre arrivée, les parfums d'encens, de fleurs de lotus et de jasmin frais nous plongent dans une autre dimension. Offrande, sourires, partage des victuailles (des délices!) amenées par la petite centaine de personnes qui débordent du temple trop petit pour accueillir tous ces fidèles et une bénédiction d'un moine qui apprend par Som que nous voyageons autour du monde pour plusieurs mois: il nous remet en marmonnant des choses incompréhensibles pour nous des petits porte-bonheur que nous garderons dans notre bourse pour le reste du voyage.
Som, qui aura mis sa vie entre parenthèses ces 4 jours juste pour nous accueillir, nous fait comme dernier cadeau de nous emmener en voiture avec sa soeur à Ayuttaya.

Des temples, des buddhas... Ayuttaya est l'ancienne capitale de la Thailande et regorge de ruines de monuments datant du 16e siecle, époque de guerre avec le Myanmar actuel. La fameuse tête de Buddha emprisonnée dans les racines d'arbre, le buddha allongé... quelques unes des merveilles de la Thailande sont regroupées dans cette ville que nous avons découvert à vélo et en bateau pendant 2 jours.
Nous rencontrons Pichai, journaliste en retraite du Bangkok Post, juste avant de monter dans le train qui nous ramène à Bangkok. Il est venu à Ayuttaya pour le Big Buddha Day. Quelques échanges de sourires, cadeaux (des bracelets en cordelette qu'un moine lui a donné pour la chance), cartes de visite et phrases d'anglothai plus tard il nous propose de nous faire découvrir Bangkok. Nous avons pour cette fois une première mission qui va nous occuper : le dépôt de la demande de visa à l'ambassade indienne! Mais nous l'appellerons avant de partir pour Hong Kong.
Quelques milliers de bahts plus tard et un plat trop épicé dans l'estomac, nous entamons le trajet pour Koh Tao. Navette prise à Bangkok à 16h30, bus de nuit, 2h d'attente au milieu de nulle part, bus de transit, 3h30 de bateau... 22h de voyage = pratiquement notre Montréal - Bangkok!
Mais à l'arrivée, une île magnifique nous attend!
Nous passerons dans ces prochains jours notre certificat de plongée "Open Water" (180 euros pour 2 hébergement compris!) en vue de l'Australie. Notre première journée de snorkeling aujourdh'hui dans le jardin japonais marin de l'île est plein de promesses pour le reste de notre séjour ici.

2.10.09

KAENG KHOI


Nos premiers pas en Thailande où vous découvrirez nos visites au marché de Kaeng Khoi, au temple bouddhiste (avec ses us et coutumes) et au barrage Topasak...

La 1ère journée chez SOM a débuté avec la visite du marché de Kaeng Khoi vers les 8h du matin. Après une petite ballade en scooter (conduite à gauche et sans casque), nous nous sommes introduits dans le marché de la ville qui semble très dense à première vue. On y découvre tous les produits typiques Thai. Entre les nouilles, les poissons, les anguilles, les tortues ou encore les sauces piquantes à la viande qui sentent à 10 mètres à la ronde. Nul besoin de rajouter que tous les animaux sont bien entendu vendus vivants...

Après le marché, direction le temple Bouddhiste dans lequel on ne doit jamais présenter ses pieds en direction de la statue de Boudha (on s'assoit en tailleur avec les pieds vers l'arrière). Boudha y est représenté sous 7 positions différentes qui chacunes correpondent à une journée particulière de la semaine. Chaque pratiquant choisit la sienne en fonction du jour de la semaine de sa propre naissance.
L'après-midi, nous sommes allés à 40km voir le grand barrage TOPASAK duquel provient la majorité des poissons du marché de Kaeng Khoi. On a pu d'ailleurs assiter à une concentration  de poissons assez inhabituelle comme le montre la photo ci-dessous!



1.10.09

Aeroport de Montreal (29 septembre)

Les aventuriers qui devaient initialement se rendre à l'aéroport en bus y sont finalement allés en taxi! Ca laisse présager de nos futures difficultés avec l'objectif "budget mini"!
En même temps, c'était ça ou être en retard!

Pesée des sacs: 15,6kg pour Laure, 18,6 pour Paul! Il a la trousse de secours, elle a la moustiquaire! Moins de 23kg donc On ne nous demande pas comme à la personne devant d'ouvrir les sacs pour rééquilibrer les bagages, ouf! (Les mamans sont maintenant payées pour savoir qu'on est experts en la matière!!)

La Thailande.. pas de visa nécessaire jusqu'avril 2010? tss, tss! Il faut pouvoir prouver que vous restez moins de 15 jours! Donc fournir le billet Bangkok//Hong-Kong qui est...
oui, vous avez deviné: dans les sacs à dos, ceux-là même qu'on a passé 20 mn à ficeler, serrer, protéger... Gnnia@#rk!
1er essai de mise à jour du site dans l'aéroport de Montréal: pas de web, enfin..si! Payant!
Mais le ftp est ok donc ... on en profite pour changer le message du jour et mettre Maryam à l'honneur à l'occasion de son anniversaire!
Un petit monstre capricieux et infernal de 2 ou 3 ans, croisé à l'enregistrement continue de
nous tourner autour...on croise les doigts!

Sinon il est 21h33, l'embarquement n'a pas commencé et le decollage est prévu à 21h45: "on est large!" (comme dirait Florence Foresti)

25.9.09

7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.... Ignition!

L'excitation et la fébrilité nous gagnent. Nous commençons seulement à réaliser ce que nous nous apprêtons à vivre.

Nous travaillons sans relâche depuis des jours. Après les derniers réglages sur l'itinéraire, les réservations de billets d'avion, le site, les cartes de visite...
La fatigue s'ajoute aux derniers vaccins.
19h... la nuit tombe déjà.
A Montréal, l'hiver, déguisé en automne, frappe à la porte.
Et nous nous envolons pour Bangkok dans 4 jours!