Notre voyage indien démarre avec Amritsar, connu pour son magnifique Golden Temple, abri du livre sacré de la religion Sikh.
Les nombreuses photos que vous avez déjà vues de ce temple ne sont pas truquées. La lumière, la douceur de ce lieu sont tout ce qu'il y a de plus réel et nous avons eu l'impression de nous promener au milieu d'un livre d'images durant cette ballade.
Ce que nous avons appris des Sikhs (car il faut le reconnaître, avant d'en rencontrer, on ne connaissait rien de cette religion)
Oui... vous avez raison.. commençons par ça: c'est une religion. L'une des religions majeures de l'Inde puisque - c'est l'une des spécificités de ce pays- l'Inde compte plusieurs religions principales: bouddhistes, chrétiens, musulmans, jains, sikhs, hindus cohabitent et se côtoient -apparemment- sans problème. Chose parfaitement surprenante quand on sait -ou qu'on apprend comme nous- que les Sikhs et les musulmans se sont livrés des guerres sans merci. En témoignent les peintures du musée de la religion Sikh, attenant au Golden Temple, dans lequel il est interdit de prendre des photos. C'est vrai dans bon nombre de musées pour différentes raisons, mais dans celui-ci, on se demande s'il n'y en a pas une supplémentaire : les peintures représentent des scènes historiques d'une telle violence, d'une telle barbarie que l'entrée devrait en être interdite aux enfants. De scènes de torture comme cet homme coupé à la scie depuis le haut du crâne jusqu'au bas du tronc par deux 'bûcherons' musulmans aux corps de bébé découpés en pièces et mis en collier ensanglanté autour du cou de leurs mères respectives.
Ou encore ce tableau représentant deux jeunes garçons qui se tiennent debout côte à côte autour desquels on construit un mur pour les emmurer vivants pendant que l'on continue d'essayer de les convertir à l'Islam.L'histoire des Sikhs est jalonnée d'épisodes historiques tels que ces deux fils du dernier Guru.
Mais encore au siècle dernier (1919), sous l'occupation britannique, un rassemblement pacifique instigué par Gandhi en protestation par rapport à des décrets considérés comme abusifs et en faveur de l'indépendance de l'Inde se sont terminés dans un bain de sang, les troupes britanniques tirant sans sommation sur la foule rassemblée dans une cour dont le seul moyen de sortir est une ruelle étroite. 2000 hommes furent retrouvés morts, certains tués d'une balle dans le dos alors qu'ils cherchaient à escalader le mur d'enceinte, d'autres (plus d'une centaine) noyés après s'être jeté dans le puits pour échapper à la fusillade. Le scandale international que provoqua cet acte de barbarie incompréhensible précipita l'Indépendance de l'Inde.
Heureusement nous avons appris des choses beaucoup plus gaies de la part des Sikhs : c'est une religion ouverte et dans le Golden Temple, tout le monde est accueilli sans distinction. L'entrée n'en est pas interdite comme le temple Hindou du Népal interdit aux non hindous. Pas de tarif préférentiel ou discriminant selon votre origine. Et vous entrez dans l'enceinte de ce temple jour et nuit. L'architecture elle-même veut dans sa symbolique marquer l'ouverture aux 4 religions majeures reconnues par les Siks (il y en a quand même pour lesquelles ils n'ont pas de considération donc) et aux femmes(ouf!).
Dans l'enceinte de ce magnifique endroit où les pelouses sont ouvertes à tous ceux qui veulent se poser et profiter d'un instant de calme, une drôle de cantine.
24h sur 24h sert à tout un chacun, quelque soit sa couleur de peau, caste, religion, ... un plat simple mais gratuit, dans le plus pur esprit de la religion Sikh: supprimer les clivages et la notion de caste. Un principe d'égalité très fort.
Vous pouvez ne pas être religieux en entrant dans ce temple... et si vous nous lisez, il y a même de sacrées chances que vous ne soyiez pas Sikh... mais bon sang vous êtes obligatoirement troublés par l'atmosphère de cet endroit. La lumière et la couleur particulière de l'eau qui entoure le temple d'or, ces hommes qui se déshabillent pour s'immerger dans l'eau sacrée, la musique et les chants psalmodiés toute la journée autour du Livre Saint et répercutés dans l'enceinte du temple, c'est impressionnant mais sans cette sensation lourde de sainteté, sans se sentir tout petit.... en se sentant juste bienvenu avec simplicité dans un lieu somptueux.
Nous apprenons aussi qu'il existe deux façons de porter le turban, une pour les enfants et l'autre pour les hommes de plus 18 ou 21 ans... (notre jeune interlocuteur de 17 ans nous a donné les deux réponses ... on vous laisse faire le tri!) et que certains prient en chantant pendant environ 30 mn vers 18h (un papi assis derrière nous dans le bus qui nous mène à Chandighar). Ils sont très enclins à communiquer, ils sourient (je vous jure qu'après un mois en Chine, c'est une chose simple qu'on apprécie!) posent plein de questions... certaines teintées de préjugés...comme de savoir si nous sommes mariés....ça fera peut-être l'objet d'un mini article .... eux aussi veulent prendre des photos.... notre guide de la journée le pauvre a été harcelé pour cette raison....on essaie de se prêter au jeu, ça fait partie de l'échange....L'Hinglish est particulier et l'accent n'aide pas la compréhension mais l'avantage comparativement à la Chine c'est que beaucoup d'Indiens parlent l'anglais ... au moins quelques mots! Et notre jeune Punjabi de 17ans en sait assez pour nous apprendre en retour quelques mots d'Hindi!
Atta!!! (Bien!)
4.12.09
Incredible India... mais qu'est-ce qui est incroyable?
Nous avons posé le pied sur le sol indien il y a douze heures. Et nous avons une pensée particulière pour l'homme à la perruche, Jérôme, notre référence occidentale de l'Inde à Montréal. Celui qui nous a mis l'eau à la bouche en nous parlant de ce pays, celui qui nous a mis en garde aussi contre les arnaques. Ou plutôt devrais-je dire, nous a rassuré d'emblée en précisant que "de toute façon" on se ferait arnaquer!
Nous avons pourtant bien commencé!
Arrivés à l'aéroport de Delhi, notre Rough Guide en poche avec l'encadré sur les arnaques des taxis et touk touks mémorisé, nous nous dirigeons vers le comptoir des taxis prépayés. C'est la police qui vend le ticket, vous payez en fonction de la destination, du nombre de bagages, de l'heure... "Correct!" comme disent les Québécois!
(Hé!!!... on nous l'a fait pas!!!) On sort de l'aéroport et on se fait harponner par un "Hey, Paul!?"
...
"Comment il sait? C'est marqué où?"
Asheesh, un bon ami d'un ami est venu nous chercher à l'aéroport! Wow... ! L'avion a atterri à 16h30, il attend depuis 45 mn, il y a 2h de route jusqu'à notre hôtel qui est déjà réservé...ça nous rappelle Som à notre arrivée en Thaïlande!
Les plans évoluent au fur et à mesure que le taxi entre dans Delhi... nous passons finalement la soirée avec une bande d'une 10aine d'Indiens entre 25 et 30 ans qui fêtent l'anniversaire du frêre d'Asheesh. Quelques bières, quelques trucs épicés et quelques histoires plus tard, nous voici à les observer discuter, parlementer avec le réceptionniste de l'hôtel. Les négociations ont certainement commencé dans la voiture puisque nous avons capté quelques mots faisant référence à des réservations au nom de Mr PAUL!
On ne saura jamais ce qui s'est passé... c'est éludé d'un geste évasif et d'une phrase souriante accompagnée d'un dodelinement de tête! (Très indien le dodelinement... rien que le mot en lui-même ressemble aux sonorités de la langue... "dinguelinngdinngdilinng")
La chambre d'hôtel est somptueuse comparée à ce que nous choisissons depuis 2 mois. Et même si Laure ne démord pas d'avoir vu un rat remonter de l'escalier pour se cacher derrière le comptoir du réceptionniste, nous sommes ravis d'avoir une chambre d'hôtel qui ressemble à une chambre d'hôtel, une salle de bain qui ressemble à une salle de bains, un écran plat et un matelas moelleux.
À mesure des découvertes le fou rire nous gagne!
Le drap bordé qui recouvre la couverture n'est pas du tout sous la couverture...il est juste plié pour donner l'impression d'être rabattu sur la couverture. Qu'à cela ne tienne, faisons le lit! ...C'est un drap d'une personne,...en l'utilisant en travers il nous couvre à peine des pieds à la taille!
Bonne nouvelle! Ce sont des toilettes à l'occidentale et il y a pléthore de papier pour une fois! (Heureusement car depuis que nous avons posé le pied en Inde, Laure a une tourista carabinée. Sûrement le super resto italien de la veille au soir à Kathmandu... Finalement le générateur de secours ne devait servir que pour éclairer le restaurant, pas pour garantir le fonctionnement du réfrigérateur de la cuisine...! On va se tenir au régime végétarien finalement!)
Des spots encastrés font le tour du plafond... 8 spots: 8 interrupteurs! Sans compter les éclairages indirects supplémentaires, l'interrupteur de la tv, la sonnette de la chambre qui réveille le couloir entier....(on a testé!)
Laure pense à recharger les batteries de l'ordinateur et de l'appareil photo. La prise semble prévue pour les fiches canadiennes (plates) comme pour les fiches françaises (rondes) mais une mini étincelle dissuade d'aller plus loin. Par précaution, le câble d'alimentation est débranché de l'ordinateur avant d'être rebranché via un adaptateur cette fois. Ksssjjjjsssjjj! Grosse étincelle et paf!!! tout disjoncte! Il ne manque plus que la fumée pour que la planche BD soit parfaite! Remarquez... dans le noir.. on ne sait pas! Peut-être qu'il y avait!
L'un aux toilettes, l'autre en tenue légère.... impossible de trouver la lampe frontale qui -comme tout le reste dans ces sacs- n'est jamais au bon endroit au bon moment!
On ouvre la porte pour vérifier que ce n'est pas tout l'hôtel qu'on a failli faire crâmer! Surprise un gars est sur le palier et s'empresse de nous demander ce qu'il nous faut. Il nous demande 5 minutes pour rétablir le courant... on va éviter de rebrancher quoique ce soit ce soir, avec 5h de sommeil potentielles, on n'a pas le luxe de re-tenter l'expérience. C'est sur un vrai fou rire, extrapolant sur une éventuelle caution de notre ami Avinash perdue dans un incendie et nos explications incroyables mais vraies, que nous nous endormons.
Le lendemain matin, le téléphone sonne deux fois: 5h35 et 5h45.... De toute façon nous étions réveillés depuis longtemps par les bruits dans le couloir.
Le gars est toujours sur le palier, doublé d'un second. Ils ont sûrement passé la nuit là! La fatigue peut-être, ils mettront plus de temps à nous trouver un nouveau rouleau de papier qu'à remettre le courant la veille au soir.
Nous n'aurons pas d'eau chaude dans notre superbe salle de bains.
Qu'à cela ne tienne, il est déjà l'heure de nous diriger vers la gare. Nous sommes livrés à nous mêmes depuis 1h véritablement... et notre première arnaque pointe le bout de son nez.
Ouvrons un volume dédié aux "Arnaques en vrac" et commençons de suite avec le chapitre 1...
Nous avons pourtant bien commencé!
Arrivés à l'aéroport de Delhi, notre Rough Guide en poche avec l'encadré sur les arnaques des taxis et touk touks mémorisé, nous nous dirigeons vers le comptoir des taxis prépayés. C'est la police qui vend le ticket, vous payez en fonction de la destination, du nombre de bagages, de l'heure... "Correct!" comme disent les Québécois!
(Hé!!!... on nous l'a fait pas!!!) On sort de l'aéroport et on se fait harponner par un "Hey, Paul!?"
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"Comment il sait? C'est marqué où?"
Asheesh, un bon ami d'un ami est venu nous chercher à l'aéroport! Wow... ! L'avion a atterri à 16h30, il attend depuis 45 mn, il y a 2h de route jusqu'à notre hôtel qui est déjà réservé...ça nous rappelle Som à notre arrivée en Thaïlande!
Les plans évoluent au fur et à mesure que le taxi entre dans Delhi... nous passons finalement la soirée avec une bande d'une 10aine d'Indiens entre 25 et 30 ans qui fêtent l'anniversaire du frêre d'Asheesh. Quelques bières, quelques trucs épicés et quelques histoires plus tard, nous voici à les observer discuter, parlementer avec le réceptionniste de l'hôtel. Les négociations ont certainement commencé dans la voiture puisque nous avons capté quelques mots faisant référence à des réservations au nom de Mr PAUL!
On ne saura jamais ce qui s'est passé... c'est éludé d'un geste évasif et d'une phrase souriante accompagnée d'un dodelinement de tête! (Très indien le dodelinement... rien que le mot en lui-même ressemble aux sonorités de la langue... "dinguelinngdinngdilinng")
La chambre d'hôtel est somptueuse comparée à ce que nous choisissons depuis 2 mois. Et même si Laure ne démord pas d'avoir vu un rat remonter de l'escalier pour se cacher derrière le comptoir du réceptionniste, nous sommes ravis d'avoir une chambre d'hôtel qui ressemble à une chambre d'hôtel, une salle de bain qui ressemble à une salle de bains, un écran plat et un matelas moelleux.
À mesure des découvertes le fou rire nous gagne!
Le drap bordé qui recouvre la couverture n'est pas du tout sous la couverture...il est juste plié pour donner l'impression d'être rabattu sur la couverture. Qu'à cela ne tienne, faisons le lit! ...C'est un drap d'une personne,...en l'utilisant en travers il nous couvre à peine des pieds à la taille!
Bonne nouvelle! Ce sont des toilettes à l'occidentale et il y a pléthore de papier pour une fois! (Heureusement car depuis que nous avons posé le pied en Inde, Laure a une tourista carabinée. Sûrement le super resto italien de la veille au soir à Kathmandu... Finalement le générateur de secours ne devait servir que pour éclairer le restaurant, pas pour garantir le fonctionnement du réfrigérateur de la cuisine...! On va se tenir au régime végétarien finalement!)
Des spots encastrés font le tour du plafond... 8 spots: 8 interrupteurs! Sans compter les éclairages indirects supplémentaires, l'interrupteur de la tv, la sonnette de la chambre qui réveille le couloir entier....(on a testé!)
Laure pense à recharger les batteries de l'ordinateur et de l'appareil photo. La prise semble prévue pour les fiches canadiennes (plates) comme pour les fiches françaises (rondes) mais une mini étincelle dissuade d'aller plus loin. Par précaution, le câble d'alimentation est débranché de l'ordinateur avant d'être rebranché via un adaptateur cette fois. Ksssjjjjsssjjj! Grosse étincelle et paf!!! tout disjoncte! Il ne manque plus que la fumée pour que la planche BD soit parfaite! Remarquez... dans le noir.. on ne sait pas! Peut-être qu'il y avait!
L'un aux toilettes, l'autre en tenue légère.... impossible de trouver la lampe frontale qui -comme tout le reste dans ces sacs- n'est jamais au bon endroit au bon moment!
On ouvre la porte pour vérifier que ce n'est pas tout l'hôtel qu'on a failli faire crâmer! Surprise un gars est sur le palier et s'empresse de nous demander ce qu'il nous faut. Il nous demande 5 minutes pour rétablir le courant... on va éviter de rebrancher quoique ce soit ce soir, avec 5h de sommeil potentielles, on n'a pas le luxe de re-tenter l'expérience. C'est sur un vrai fou rire, extrapolant sur une éventuelle caution de notre ami Avinash perdue dans un incendie et nos explications incroyables mais vraies, que nous nous endormons.
Le lendemain matin, le téléphone sonne deux fois: 5h35 et 5h45.... De toute façon nous étions réveillés depuis longtemps par les bruits dans le couloir.
Le gars est toujours sur le palier, doublé d'un second. Ils ont sûrement passé la nuit là! La fatigue peut-être, ils mettront plus de temps à nous trouver un nouveau rouleau de papier qu'à remettre le courant la veille au soir.
Nous n'aurons pas d'eau chaude dans notre superbe salle de bains.
Qu'à cela ne tienne, il est déjà l'heure de nous diriger vers la gare. Nous sommes livrés à nous mêmes depuis 1h véritablement... et notre première arnaque pointe le bout de son nez.
Ouvrons un volume dédié aux "Arnaques en vrac" et commençons de suite avec le chapitre 1...
Par la fenêtre du train...
En voyageant dans un train indien, vous pouvez choisir de regarder les paysages qui s'offrent à vous ou de focaliser sur la saleté de l'appui de fenêtre, des rideaux, du porte-bagages... Voyager, c'est regarder par la fenêtre tout le temps, même si parfois votre attention se porte sur des détails.
Les paysages sont souvent magnifiques et le plus souvent nos photos essaient de vous les faire partager. Parlons de ce qu'elles ne montrent pas.
"Sur quoi jugez-vous que le pays est pauvre? nous demandait hier soir un des Indiens qui nous a chaleureusement accueillis. - Au nombre de mendiants?"
Bonne question si l'on prend le temps d'y réfléchir... la notion de pauvreté comme celle de richesse est très relative finalement. Et certaines évidences sont parfois difficiles à expliquer. Arriver en Inde -dont on attend tout et n'importe quoi au sujet de la pauvreté tant elle est réputée pour ses bidonvilles- aide toutefois à mettre en perspective certains aspects de ce qu'est vraiment un pays pauvre.
7 jours dans la capitale du Népal, quelques heures dans la capitale de l'Inde.Si la pauvreté en Inde n'est hélas pas qu'un mythe, certaines évidences crèvent toutefois le coeur quant à la pauvreté du Népal dont on n'entend jamais parler. Et croyez le ou non mais l'Inde fait figure de nantie à côté de ce pays. Elle finance d'ailleurs des projets de reconstruction du Népal....
Des enfants qui courent pieds nus, des portes de maisons ouvertes sur des feux de bois à même le sol, des ordures partout dans la rue, des estropiés, des gens qui réclament de l'argent pour manger, des habits sales, troués, trop petits... oui... et puis? On connaît, on sait ce que c'est que la pauvreté. En France aussi on a nos mendiants!
Ce qu'on n'a pas c'est l'équivalent de 600€ de dédommagements pour une personne tuée sur la route lorsque le risque que ça arrive est certainement 50 000 fois supérieur à celui de notre pays.
Ce que l'on n'a pas ce sont des écoliers considérés comme aisés parce qu'ils vont dans des écoles privées, tellement privées que les parents paient même le formulaire d'inscription, qui portent aux pieds des chaussures 3 ou 4 pointures trop grandes pour eux et dans leurs bras des livres dont on n'oserait à peine les feuilleter de peur de les voir s'émietter entre nos doigts.
Ce que l'on n'a pas ce sont des routes qui ressemblent à des pistes au coeur même de la capitale et des véhicules rouillés, troués, trop petits...eux aussi, soudés et resoudés, rafistolés, réparés à l'aide de pièces que nous n'achèterions même pas dans une casse automobile! Chaque kilomètre que font ces cercueils roulants sans tuer 10 personnes relève du miracle. J'ai assisté à la réparation de plaquettes de frein... J'éclairais les mains du mécanicien avec la lampe frontale pendant la réparation de notre pick-up entre la frontière chinoise et Kathmandu... j'ai vu la roue démontée, les "nouvelles" plaquettes de frein, le serrage de boulons...
Ce que l'on n'a pas, c'est des enfants, des vieillards, des jeunes hommes fringants (plus pour longtemps!) accrochés sans peur ou rompus par l'habitude à l'arrière de ces véhicules, sur le toit, sur les côtés sans aucune protection. Percuter l'arrière d'un minibus revient à briser les jambes d'un adolescent!
Ce que l'on n'a pas c'est des coupures de courant quotidiennes de 2h à 3h pour pourvoir aux besoins du géant Indien qui achète l'électricité, au détriment de la chaîne du froid, des problèmes de santé, de la pollition additionnelle créée par les générateurs de secours qui fonctionnent au pétrole.
Ce que l'on n'a pas, c'est un aéroport qui enregistre les passagers à la main sur un cahier, un taux d'illettrés de 50%, à chaque coin de rue des quintes de toux qui font frémir tant on a l'impression que les bronches vont saigner à s'efforcer d'expulser l'air empoisonné, un taux à desespérer d'estropiés, de sous-alimentés, de gens qui ont perdu la vue ...peut-être à force de souder et resouder sans protection.
Ce que l'on n'a pas c'est des gens assis à même le sol au bord de la route occupé à casser des cailloux en cailloux plus petits pour la construction de la nouvelle autoroute, des ouvriers qui ont les mains directement dans le béton au bout de leur pelle pour ..le trier ...ou le tasser... ou dieu sait quoi d'autre...
Ce que l'on n'a pas, ce que l'on a plus, ce sont les préoccupations basiques qui consistent non pas à savoir ce que l'on va manger, mais si on va manger. Pas si on se lave avec de l'eau chaude mais si on a de l'eau. Pas si notre boulot est épanouissant, ni même si on gagne de l'argent... pas même de savoir si on va en trouver un... juste de savoir tout ce qu'on peut faire pour gagner quelques roupies,comme porter à dos d'homme des colis de deux bidons d'eau (ceux des fontaines dans nos bureaux dont on a tant de mal à trouver de galants volontaires pour juste changer le bidon vide!) même s'il faut se rendre en haut du temple des singes que les touristes grimpent en 3 pauses tellement c'est haut!
Ce que l'on n'a pas c'est -il y a encore quelques années à peine- des coups d'Etat accompagnés de leur cortège de victimes dont personne n'entendra parler parce que finalement..... qui s'intéresse au Népal? On est bien trop préoccupé par les Chinois, les Indiens et les Tibétains...
C'est facile de le mentionner... surtout quand les paysages défilent si vite et que les misères, les poussières, les détails comme le Népal, laissent place à de nouvelles merveilles à travers la fenêtre du train.
Les paysages sont souvent magnifiques et le plus souvent nos photos essaient de vous les faire partager. Parlons de ce qu'elles ne montrent pas.
"Sur quoi jugez-vous que le pays est pauvre? nous demandait hier soir un des Indiens qui nous a chaleureusement accueillis. - Au nombre de mendiants?"
Bonne question si l'on prend le temps d'y réfléchir... la notion de pauvreté comme celle de richesse est très relative finalement. Et certaines évidences sont parfois difficiles à expliquer. Arriver en Inde -dont on attend tout et n'importe quoi au sujet de la pauvreté tant elle est réputée pour ses bidonvilles- aide toutefois à mettre en perspective certains aspects de ce qu'est vraiment un pays pauvre.
7 jours dans la capitale du Népal, quelques heures dans la capitale de l'Inde.Si la pauvreté en Inde n'est hélas pas qu'un mythe, certaines évidences crèvent toutefois le coeur quant à la pauvreté du Népal dont on n'entend jamais parler. Et croyez le ou non mais l'Inde fait figure de nantie à côté de ce pays. Elle finance d'ailleurs des projets de reconstruction du Népal....
Des enfants qui courent pieds nus, des portes de maisons ouvertes sur des feux de bois à même le sol, des ordures partout dans la rue, des estropiés, des gens qui réclament de l'argent pour manger, des habits sales, troués, trop petits... oui... et puis? On connaît, on sait ce que c'est que la pauvreté. En France aussi on a nos mendiants!
Ce qu'on n'a pas c'est l'équivalent de 600€ de dédommagements pour une personne tuée sur la route lorsque le risque que ça arrive est certainement 50 000 fois supérieur à celui de notre pays.
Ce que l'on n'a pas ce sont des écoliers considérés comme aisés parce qu'ils vont dans des écoles privées, tellement privées que les parents paient même le formulaire d'inscription, qui portent aux pieds des chaussures 3 ou 4 pointures trop grandes pour eux et dans leurs bras des livres dont on n'oserait à peine les feuilleter de peur de les voir s'émietter entre nos doigts.
Ce que l'on n'a pas ce sont des routes qui ressemblent à des pistes au coeur même de la capitale et des véhicules rouillés, troués, trop petits...eux aussi, soudés et resoudés, rafistolés, réparés à l'aide de pièces que nous n'achèterions même pas dans une casse automobile! Chaque kilomètre que font ces cercueils roulants sans tuer 10 personnes relève du miracle. J'ai assisté à la réparation de plaquettes de frein... J'éclairais les mains du mécanicien avec la lampe frontale pendant la réparation de notre pick-up entre la frontière chinoise et Kathmandu... j'ai vu la roue démontée, les "nouvelles" plaquettes de frein, le serrage de boulons...
Ce que l'on n'a pas, c'est des enfants, des vieillards, des jeunes hommes fringants (plus pour longtemps!) accrochés sans peur ou rompus par l'habitude à l'arrière de ces véhicules, sur le toit, sur les côtés sans aucune protection. Percuter l'arrière d'un minibus revient à briser les jambes d'un adolescent!
Ce que l'on n'a pas c'est des coupures de courant quotidiennes de 2h à 3h pour pourvoir aux besoins du géant Indien qui achète l'électricité, au détriment de la chaîne du froid, des problèmes de santé, de la pollition additionnelle créée par les générateurs de secours qui fonctionnent au pétrole.
Ce que l'on n'a pas, c'est un aéroport qui enregistre les passagers à la main sur un cahier, un taux d'illettrés de 50%, à chaque coin de rue des quintes de toux qui font frémir tant on a l'impression que les bronches vont saigner à s'efforcer d'expulser l'air empoisonné, un taux à desespérer d'estropiés, de sous-alimentés, de gens qui ont perdu la vue ...peut-être à force de souder et resouder sans protection.
Ce que l'on n'a pas c'est des gens assis à même le sol au bord de la route occupé à casser des cailloux en cailloux plus petits pour la construction de la nouvelle autoroute, des ouvriers qui ont les mains directement dans le béton au bout de leur pelle pour ..le trier ...ou le tasser... ou dieu sait quoi d'autre...
Ce que l'on n'a pas, ce que l'on a plus, ce sont les préoccupations basiques qui consistent non pas à savoir ce que l'on va manger, mais si on va manger. Pas si on se lave avec de l'eau chaude mais si on a de l'eau. Pas si notre boulot est épanouissant, ni même si on gagne de l'argent... pas même de savoir si on va en trouver un... juste de savoir tout ce qu'on peut faire pour gagner quelques roupies,comme porter à dos d'homme des colis de deux bidons d'eau (ceux des fontaines dans nos bureaux dont on a tant de mal à trouver de galants volontaires pour juste changer le bidon vide!) même s'il faut se rendre en haut du temple des singes que les touristes grimpent en 3 pauses tellement c'est haut!
Ce que l'on n'a pas c'est -il y a encore quelques années à peine- des coups d'Etat accompagnés de leur cortège de victimes dont personne n'entendra parler parce que finalement..... qui s'intéresse au Népal? On est bien trop préoccupé par les Chinois, les Indiens et les Tibétains...
C'est facile de le mentionner... surtout quand les paysages défilent si vite et que les misères, les poussières, les détails comme le Népal, laissent place à de nouvelles merveilles à travers la fenêtre du train.
Experience a congestion free network...
(Faites l'expérience d'un réseau sans bouchon)
C'est le message publicitaire d'un opérateur de téléphonie mobile népalais le long des routes... et l'on comprend pourquoi lorsqu'on a expérimenté le trafic routier.
13 km séparent Kathmandu de Bakhtapur. 13km signifient 1h en taxi en heure creuse et 2h en bus express en heure de pointe.
Une autoroute est en construction 2 fois 4 voies m'annonce fièrement le chauffeur. Forcément, il endure une route digne des pistes tibétaines.
Et pourtant on ne peut s'empêcher de penser, sans tomber dans de sombres spéculations, qu'ils accrochent ainsi la corde pour se pendre.
La pashmina autour du nez, j'ai encore l'impression sans exagération de prendre mes inspirations à proximité d'un pot d'échappement!
Nombre d'entre eux portent des masques et ce n'est certes pas pour la Swine flu.
Symphonie de klaxons dont les sons vont du "pouic-pouic" pour chien aux plus élaborés des sons des jeux électroniques PlaySchool. Il doit être possible de s'y habituer vu que c'est discontinu de 5h30 du matin à 23h30 le soir... Toujours plus éclectique que l'incontournable psalmodie pseudo trantrique au détour de chaque boutique de musique du quartier. Le même morceau partout en la ville...., ......peut-être au Népal même vu qu'on l'a eue aussi à Bakthapur.
Plus éclectique et plus sonore! On a cru perdre l'ouïe plus d'une fois en traversant!
Ils ne regardent pas les rétros, ils ne regardent pas la route... en fait, ils pourraient même conduire les yeux bandés: ils conduisent au son!
On se jure de revenir un jour à Kathmandu avec une corne de brume pour signaler notre présence de piéton: pas de raison! Oeil pour oeil, tympan pour tympan!
En regardant vivre les Népalais à travers la fenêtre du taxi, on se dit que la santé publique ne semble pas au coeur des préoccupations du gourvernement. Les ordures ne sont pas prises en charge, certains véhicules de transport en commun ont tellement été rafistolés qu'ils finissent par donner l'impression d'être en papier mâché. Certains sont sur le toit, d'autres ne sont accrochés que par un bras et un bout de pied... D'ailleurs les portes des bus restent ouvertes.. Quelques uns ont tout le torse qui sort de la fenêtre, comme pour pouvoir mieux respirer...
Le nuage de pollution sur Kathmandu masque la couronne des Annapurnas.
"Toyota, a touch of happiness" affiche un triste panneau noirci de gaz d'échappement sur le bord de la route.
Je songe non sans une pointe d'ironie et d'amertume que cela ferait une parfaite image de fin pour un film de science-fiction des années 80.
C'est le message publicitaire d'un opérateur de téléphonie mobile népalais le long des routes... et l'on comprend pourquoi lorsqu'on a expérimenté le trafic routier.
13 km séparent Kathmandu de Bakhtapur. 13km signifient 1h en taxi en heure creuse et 2h en bus express en heure de pointe.
Une autoroute est en construction 2 fois 4 voies m'annonce fièrement le chauffeur. Forcément, il endure une route digne des pistes tibétaines.
Et pourtant on ne peut s'empêcher de penser, sans tomber dans de sombres spéculations, qu'ils accrochent ainsi la corde pour se pendre.
La pashmina autour du nez, j'ai encore l'impression sans exagération de prendre mes inspirations à proximité d'un pot d'échappement!
Nombre d'entre eux portent des masques et ce n'est certes pas pour la Swine flu.
Symphonie de klaxons dont les sons vont du "pouic-pouic" pour chien aux plus élaborés des sons des jeux électroniques PlaySchool. Il doit être possible de s'y habituer vu que c'est discontinu de 5h30 du matin à 23h30 le soir... Toujours plus éclectique que l'incontournable psalmodie pseudo trantrique au détour de chaque boutique de musique du quartier. Le même morceau partout en la ville...., ......peut-être au Népal même vu qu'on l'a eue aussi à Bakthapur.
Plus éclectique et plus sonore! On a cru perdre l'ouïe plus d'une fois en traversant!
Ils ne regardent pas les rétros, ils ne regardent pas la route... en fait, ils pourraient même conduire les yeux bandés: ils conduisent au son!
On se jure de revenir un jour à Kathmandu avec une corne de brume pour signaler notre présence de piéton: pas de raison! Oeil pour oeil, tympan pour tympan!
En regardant vivre les Népalais à travers la fenêtre du taxi, on se dit que la santé publique ne semble pas au coeur des préoccupations du gourvernement. Les ordures ne sont pas prises en charge, certains véhicules de transport en commun ont tellement été rafistolés qu'ils finissent par donner l'impression d'être en papier mâché. Certains sont sur le toit, d'autres ne sont accrochés que par un bras et un bout de pied... D'ailleurs les portes des bus restent ouvertes.. Quelques uns ont tout le torse qui sort de la fenêtre, comme pour pouvoir mieux respirer...
Le nuage de pollution sur Kathmandu masque la couronne des Annapurnas.
"Toyota, a touch of happiness" affiche un triste panneau noirci de gaz d'échappement sur le bord de la route.
Je songe non sans une pointe d'ironie et d'amertume que cela ferait une parfaite image de fin pour un film de science-fiction des années 80.
29.11.09
On a retrouvé le vrai but de Henry
A Chiang Mai, on a participé a un ride en éléphant dans la jungle thailandaise.
Toucher cette peau qui semble si vieille est un moment assez étonnant!!!!
Malgré le côté un peu cirque de l'endroit, nous retiendrons la ballade a 2 sur le dos de Dumbo.
Toucher cette peau qui semble si vieille est un moment assez étonnant!!!!
Malgré le côté un peu cirque de l'endroit, nous retiendrons la ballade a 2 sur le dos de Dumbo.